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Un grand rassemblement a été organisé dimanche à Scott, dans la région de Chaudière-Appalaches, pour célébrer l’importance des patinoires extérieures et réfléchir à leur avenir, qui est menacé par les changements climatiques.
À moins d’une réduction majeure des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, patiner sur une glace extérieure naturelle dans le sud de la province, comme l’ont fait des générations de Québécois, relèvera éventuellement du folklore.
L’avenir des patinoires extérieures dépend de la vitesse à laquelle la planète continuera de se réchauffer et des efforts que les humains décident, ou non, de faire pour réduire les GES.
Des chercheurs de l’Université Concordia, qui étudient la précarité des glaces extérieures, ont publié différents scénarios dans les dernières années.
L'un de ces scénarios, qui date de 2012, prévoit que les patinoires extérieures naturelles disparaîtront progressivement dans le sud du Canada jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus, vers 2050.
Récemment, dans un article publié dans The Conversation, l'un des auteurs de cette étude, le climatologue Damon Matthews, a indiqué que ces prévisions étaient «peut-être trop optimistes», en raison du rythme auquel la planète se réchauffe.
Devant la diminution graduelle du nombre de jours où il est possible de patiner, des municipalités tentent de trouver des solutions.
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L’activité, qui inclut une partie de hockey amicale avec l’ancien joueur du Canadien de Montréal David Desharnais, aura lieu à la Patinoire extérieure de la municipalité de Scott et il est prévu que plusieurs élus de la région y participent.
«Nos hivers changent et cela pose des défis pour l’entretien de nos patinoires extérieures. Or, de tels espaces sont essentiels pour nos collectivités. En observant ces changements et en travaillant ensemble, on peut trouver les meilleures façons d’adapter nos loisirs hivernaux», a expliqué Josée Breton, directrice générale du CRECA, qui pilote le projet «Guette ta glace».
Le CRECA a convaincu 25 municipalités de Chaudière-Appalaches, de moins de 25 000 habitants, de participer à l'initiative «Guette ta glace».
Celle-ci comporte différents volets, dont une application qui permet aux employés municipaux de communiquer l’état des patinoires aux citoyens en temps réel.
Mais l’application sert également à collecter des données pour améliorer les connaissances sur l’état des patinoires, comme la qualité de la glace et le nombre de jours qu’elles sont ouvertes, et ainsi identifier les tendances à long terme.
«Les données sur l’état des patinoires vont être utilisées pour faire des rapports annuels dans chacune des municipalités» et alimenter la réflexion sur les façons d’adapter les loisirs d’hiver aux changements climatiques.
Adapter les loisirs d’hiver peut vouloir dire qu’une municipalité construira une patinoire réfrigérée ou qu’elle posera un toit sur une patinoire naturelle.
Mais adapter les loisirs d’hiver peut aussi signifier qu’une municipalité choisira de fermer la patinoire du village et d’offrir, à la place, une activité propice à un climat plus doux.
Avant d’en arriver à la décision de ne plus faire de patinoires, il est possible de développer des méthodes d’entretien qui permettent de maximiser leur utilisation.
Ainsi, on s’assure d’offrir une glace de qualité aux patineurs même si les saisons sont de plus en plus courtes.
L’un des volets de l’initiative «Guette ta glace» est justement d’offrir des formations aux employés municipaux sur les meilleures pratiques d’entretien.
Le médaillé olympique en patinage de vitesse Laurent Dubreuil, l’ex-joueur de hockey David Desharnais et la capitaine de la Victoire de Montréal, Marie-Philip Poulin, sont ambassadeurs et ambassadrice de l’initiative «Guette ta place».
«Sans les glaces extérieures, j’aurais eu des milliers d’heures de moins pour pratiquer le hockey. Nos patinoires sont importantes pour nos communautés. Elles nous rassemblent autour des sports de glace qu’on improvise avec nos amis et nos familles. Je tiens à féliciter tous les gens qui participent à ce beau projet», a souligné Marie-Philip Poulin, dans un communiqué annonçant le rassemblement de dimanche.
«Guette ta glace» a obtenu un soutien financier de 210 700 $ du gouvernement du Québec dans le cadre du programme Action-Climat Québec.