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International

En plein conflit tarifaire, la Chine nomme un nouveau négociateur commercial

La Chine est soumise à des droits de douane de 145 % sur ses exportations vers les États-Unis.

Le président chinois Xi Jinping inspecte les gardes d'honneur lors de la cérémonie officielle de bienvenue au palais national de Kuala Lumpur, en Malaisie, le mercredi 16 avril 2025.
Le président chinois Xi Jinping inspecte les gardes d'honneur lors de la cérémonie officielle de bienvenue au palais national de Kuala Lumpur, en Malaisie, le mercredi 16 avril 2025.
/ Associated Press

La Chine a nommé mercredi un nouveau négociateur commercial, en plein cœur de son conflit tarifaire avec les États-Unis, alors que les deux plus grandes économies mondiales augmentent régulièrement leurs droits de douane respectifs.

Le gouvernement chinois a annoncé que Li Chenggang remplace Wang Shouwen, qui a participé aux négociations de l'accord commercial de 2020.

La Chine est soumise à des droits de douane de 145 % sur ses exportations vers les États-Unis, tandis que l'administration Trump a accordé à des dizaines d'autres pays un sursis de 90 jours pour la plupart des droits de douane. Pékin a riposté aux États-Unis en imposant des droits de douane de 125 % sur les exportations américaines, tout en soulignant sa détermination à maintenir l'ouverture de ses marchés au commerce et à l'investissement.

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Plus tôt mercredi, la Chine a annoncé une croissance annuelle de 5,4 % de son économie sur la période de janvier à mars, soutenue par de fortes exportations. Les analystes prévoient toutefois un ralentissement important de la croissance de la deuxième économie mondiale dans les mois à venir, avec l'entrée en vigueur des droits de douane sur les importations américaines en provenance de la Chine.

Les exportations ont fortement contribué au taux de croissance annuel de 5 % de la Chine en 2024. L'objectif officiel pour cette année est également d'environ 5 %.

À court terme, les droits de douane exerceront une pression sur l'économie chinoise, mais ils ne freineront pas la croissance à long terme, a expliqué Sheng Laiyun, porte-parole du Bureau national des statistiques, aux journalistes.

Les raisons du changement de négociateur commercial par la Chine restent floues.

Cette décision survient alors que les responsables chinois affirment que le pays dispose de plusieurs options pour répondre aux mesures américaines, notamment en s'appuyant davantage sur son vaste marché de 1,4 milliard de consommateurs, ainsi que sur l'Europe et les pays du Sud global.

Toutefois, puisque la consommation intérieure chinoise continue de stagner, il sera difficile de remplacer les consommateurs américains.

La Chine a également réagi aux mesures des États-Unis en imposant davantage de contrôles à l'exportation sur les terres rares, qui comprennent des matériaux utilisés dans les produits de haute technologie, l'industrie aérospatiale et le secteur de la défense.

Les deux parties sont désormais à court d'options, ce qui les place dans une «quasi-impasse», a déclaré Sun Chenghao, chercheur au Centre pour la sécurité et la stratégie internationales de l'Université Tsinghua de Pékin.

La Chine continuera probablement de se concentrer sur le renforcement de la résilience économique concernant les chocs externes, notamment en approfondissant ses liens commerciaux avec ses voisins et en favorisant la consommation intérieure en se détournant des exportations, a expliqué M. Sun.

 

Une concession des États-Unis sur le fentanyl ou la propriété de TikTok pourrait entraîner une action réciproque de Pékin, a-t-il ajouté.

Cependant, la communication reste «loin d'être fluide», a indiqué M. Sun, soulignant que le président Trump n'a nommé que récemment Jamieson Greer au poste de négociateur commercial en chef, et que de nombreux autres postes clés restent vacants.

Avant sa nomination au poste de négociateur commercial, M. Li a passé environ quatre ans et demi comme ambassadeur de la Chine auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'organisme qui régit le commerce mondial. Pékin a fait appel à cette instance dans son différend tarifaire avec les États-Unis.

M. Li était également représentant permanent adjoint de la délégation chinoise auprès du bureau des Nations unies à Genève et d'autres organisations internationales en Suisse.

Interrogé sur la possibilité de négociations avec les États-Unis, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a dit que les États-Unis étaient à l'origine du conflit tarifaire et que la Chine ne prenait que les «contre-mesures nécessaires» pour défendre ses droits et ses intérêts.

«Si les États-Unis souhaitent véritablement résoudre le problème par le dialogue et la négociation, ils doivent cesser d'exercer une pression maximale et cesser les menaces et le chantage. Pour qu'un dialogue puisse avoir lieu, il doit être fondé sur l'égalité, le respect et le bénéfice mutuel», a soutenu M. Lin lors d'un point de presse quotidien.

Le président Xi Jinping a présenté la Chine comme une source de «stabilité et de certitude» pour le libre-échange mondial lors de sa tournée en Asie du Sud-Est cette semaine, insinuant que la Chine est un partenaire commercial plus fiable que les États-Unis.