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Le Parti conservateur du Québec (PCQ) s'engage à éliminer la taxe sur la revente de bien usagée s'il remporte l'élection du 3 octobre prochain.
Le Parti conservateur du Québec s’engage à supprimer la taxe de vente sur les biens usagés, incluant les automobiles, qui constituent de loin la plus importante source de revenus de taxation sur les biens usagés.
Le chef conservateur, Éric Duhaime, se trouvait d'ailleurs chez un concessionnaire automobile de Donnacona, près de Québec, vendredi, pour faire son annonce.
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Il a cependant précisé avoir l'intention d'abolir la taxe sur tous les biens usagés, incluant les meubles, électroménagers, antiquités, vêtements et ainsi de suite.
«Pourquoi le gouvernement peut collecter deux, trois, quatre, cinq fois des taxes sur une voiture ou sur un bien usagé?» s'est-il demandé devant un auditoire de sympathisants.
M. Duhaime a fait valoir que cette taxation est régressive par définition parce qu'elle affecte davantage les moins nantis.
«Les gens qui achètent des électros usagés ou des vêtements usagés ou des voitures usagées, ce ne sont pas nécessairement les gens les mieux nantis.»
«Ces gens-là, on leur fait payer des taxes alors que ce n'est pas nécessairement les gens qui ont les plus hauts revenus, au contraire. Plus les gens achètent des biens usagés normalement, c'est parce qu'ils n'ont pas les moyens des biens à l'état neuf. On ne comprend pas pourquoi le gouvernement veut s'acharner sur cette clientèle-là.»
Il ajoute qu'elle est également inéquitable, puisque ceux qui se livrent à la vente de biens usagés sur le web, par exemple, échappent à la taxe alors que les commerces comme les friperies ou autres, n'y échappent pas.
Le chef conservateur en fait même un geste écologique, faisant valoir que la réutilisation de biens est de loin meilleure pour l'environnement que le fait de les jeter et d'acheter du neuf.
«Réutiliser un bien, ç'a quelque chose de très positif. On parle souvent de recyclage, mais la réutilisation également est importante et favoriser la réutilisation plutôt que de les jeter et d'acheter tout le temps des neufs, c'est quelque chose qui est extraordinairement positif pour la planète», a-t-il avancé.
Selon les conservateurs, cette mesure se traduirait par une perte de revenus d'environ 350 millions $ pour l'État, mais Éric Duhaime a reconnu que ce chiffre est imprécis en raison du manque de détails et de distinctions lorsqu'un commerce vend à la fois du neuf et de l'usagé, par exemple.
«La comptabilité au niveau gouvernemental identifie beaucoup plus facilement les taxes sur les automobiles usagées parce que les autres types de biens, c'est réparti dans toutes sortes de postes budgétaires et parfois on ne sait même pas si c'est usagé ou si c'est à l'état neuf», a-t-il expliqué.
Au final, selon lui, cette mesure «c'est quelque chose de très simple, c'est facile à administrer, le gouvernement n'a qu'à se tasser du chemin et ne rien faire».
Éric Duhaime a par ailleurs lancé une charge à fond de train contre le chef caquiste François Legault, qui a ouvert la porte à un pont plutôt qu'un tunnel pour relier Québec à sa rive-sud en point de presse vendredi. L'équipe du premier ministre sortant a aussitôt dû corriger le tir, réaffirmant que le projet de la Coalition avenir Québec en était bel et bienun tunnel.
M. Legault refuse toutefois de dévoiler les études sur son projet de troisième lien sous-fluvial, disant vouloir attendre qu'elles soient mises à jour pour évaluer l'impact de la pandémie, du télétravail et ainsi de suite.
Cet argument ne passe tout simplement plus selon M. Duhaime, qui réclame la publication de ces études avant le 3 octobre.
«Ce n'est pas vrai que la population de Québec va aller voter sans savoir ce que M. Legault a dans les mains. S'il connaît l'information, il hésite et il commence à chambranler un peu sur son projet de tunnel, pourquoi? On a le droit de savoir.»
«Les électeurs ont payé pour ces études-là et le minimum c'est de les leur montrer et de leur permettre de les lire avant de prendre une décision importante le 3 octobre», a martelé le chef conservateur, accusant François Legault de demander «un chèque en blanc».
«Donnez-y pas! Il demande un chèque en blanc de 6,5 milliards $ pour un projet dont il ne veut pas nous donner les détails.»