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Plusieurs manifestations ont eu lieu à travers la province, samedi, pour protester contre le projet de loi 31, qui prévoit entre autres l'abolition pour les locataires du droit de céder leur bail.
Plusieurs manifestations ont eu lieu à travers la province, samedi, pour protester contre le projet de loi 31, qui prévoit entre autres l'abolition pour les locataires du droit de céder leur bail.
Organisés par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), les rassemblements se déroulent simultanément à Montréal, Québec, Rimouski, Rouyn-Noranda et Sherbrooke, en après-midi.
Pour Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ, l'abandon du droit de cession de bail, prévu à l'article 7 du projet de loi, est «vraiment la goutte d'eau qui fait déborder le vase».
«Le projet de loi 31 représenterait un recul important pour les locataires, soutient-il. Il est odieux parce qu'il fait perdre aux locataires le droit de céder leur bail (…) et ne s'attaque pas aux causes profondes (de la crise du logement).»
Jeudi, le premier ministre François Legault a laissé entendre que son gouvernement pourrait reculer sur la mesure. Interrogé à ce sujet, le chef de la Coalition Avenir Québec avait indiqué qu'il n'exclurait rien et qu'il fallait «regarder le pour et le contre».
La commission parlementaire étudiant le projet de loi a débuté à Québec jeudi.
À VOIR | Interdiction des cessions de bail: «la goutte d’eau qui ferait déborder le vase», selon le RCLALQ
Les manifestants comptent aussi réclamer du gouvernement des mesures concrètes pour endiguer cette crise, alors qu'on apprenait plus tôt cette semaine que la province comptait désormais plus de 10 000 sans-abri et que l'itinérance avait bondi de 44% au Québec en cinq ans.
«L'itinérance ne se limite pas à la question du logement, mais elle y est quand même étroitement liée. C'est environ 25 % des situations d'itinérance qui découlent d'une éviction», a souligné Nicole Dionne, coordonnatrice du Bureau d'Animation et Information Logement (BAIL) du Québec métropolitain dans un communiqué diffusé en début d'après-midi, samedi.
«Ce n'est pas surprenant que l'itinérance connaisse une hausse marquée un peu partout au Québec. C'est regrettable que le premier ministre et la ministre de l'Habitation montre si peu d'intérêt pour ces questions-là», ajoute-t-elle.
Le RCLALQ réclame du même souffle un «gel immédiat» du prix des loyers.
«Ça fait extrêmement longtemps qu'on demande à la ministre Duranceau, et à nombre de ses prédécesseurs, de mettre en place un véritable contrôle des loyers, allègue M. Dussault. C'est notre principale demande depuis plusieurs décennies.»
«Tant qu'on n'instaurera pas un véritable contrôle des loyers, avec un registre public et un plafonnement des hausses de loyer, on va continuer de s'enfoncer dans la crise», poursuit le porte-parole.
Locateurs et locataires ne se battent pas à armes égales, souligne pour sa part Cassandre Vassart-Courteau, organisatrice communautaire au Comité logement Bas-Saint-Laurent. Ce faisant, la «libre négociation» sur laquelle mise la ministre Duranceau pour laisser le marché locatif s'autoréguler est viciée selon elle.
«Les locataires craignent très souvent de refuser ou de négocier la hausse de loyer par crainte de représailles, avec raison», déplore-t-elle dans un communiqué.
Les organismes d'aide aux locataires disent avoir remarqué depuis plusieurs années une «explosion» des évictions, dont une partie est faite sous des prétextes «frauduleux» dont l'objectif est d'augmenter considérablement le prix des loyers.
«Ce qu'on demande, c'est d'interdire les évictions lorsque le taux d'inoccupation tombe sous les 3%, indique M. Dussault. C'est qu'on voit à l'heure actuelle partout au Québec; toutes les régions ou presque sont touchées.»