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Des chercheurs ont été en mesure de capter la toute première image de Sagittarius A* (Sgr A*), le trou noir supermassif qui se trouve au centre de notre galaxie, prouvant par le fait même sa présence au milieu de la Voie lactée.
Des chercheurs ont été en mesure de capter la toute première image de Sagittarius A* (Sgr A*), le trou noir supermassif qui se trouve au centre de notre galaxie, prouvant par le fait même sa présence au milieu de la Voie lactée.
We finally have the first look at our Milky Way black hole, Sagittarius A*. It’s the dawn of a new era of black hole physics. Credit: EHT Collaboration. #OurBlackHole #SgrABlackHole
— Event Horizon 'Scope (@ehtelescope) May 12, 2022
Link: https://t.co/Ax7ECRVg8A pic.twitter.com/LRWizSYOy9
Ces informations exceptionnelles ont été dévoilées lors d'une conférence de presse mondiale tenue conjointement par le projet Event Horizon Telescope (ETH) et l’Observatoire européen austral (ESO). La découverte «historique» a été faite par 300 chercheurs en collaboration avec 80 instituts du monde entier.
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«Cette image constitue un regard longtemps attendu de l’objet massif qui se trouve au centre même de notre galaxie. Les scientifiques avaient déjà observé des étoiles en orbite autour d’un objet invisible, compact et très massif au centre de la Voie lactée. Cela suggérait fortement que cet objet était un trou noir, et l’image d’aujourd’hui en fournit la première preuve visuelle directe», apprend-on.
Sgr A* est situé à environ 27 000 années-lumière (une seule année-lumière correspond déjà à environ 9500 milliards de kilomètres) de la Terre et à une masse équivalente à celle de 4 millions de soleils.
«Ces observations sans précédent ont considérablement amélioré notre compréhension de ce qui se passe au centre même de notre galaxie, et offrent de nouvelles perspectives sur la façon dont ces trous noirs géants interagissent avec leur environnement», a signalé Geoffrey Bower, scientifique qui a travaillé sur la découverte qui aura pris 5 années d'ouvrage.
Le 10 avril 2019, l’EHT, ce réseau de huit radiotélescopes répartis à l’échelle planétaire ayant comme objectif d’«observer l’environnement immédiat d’un trou noir», dévoilait à l’humanité une image qui confirmait l’existence de ces objets. Logé au cœur de la lointaine et massive galaxie Messier 87 (situé à plus ou moins 55 millions d’années-lumière de la Terre), ce trou noir possède une masse équivalente à 6,5 milliards de fois celle du Soleil.
Crédit photo - EHT Collaboration
On indique que les deux objets célestes partagent de nombreuses similitudes. «Nous avons deux types de galaxies complètement différents et deux masses de trous noirs très différentes, mais près du bord, ces trous noirs semblent étonnamment similaires», explique Sera Markoff, coprésidente du conseil scientifique de l'EHT et professeur d'astrophysique théorique à l'université d'Amsterdam, aux Pays-Bas.
Les astronomes estiment que presque toutes les galaxies, y compris la nôtre, ont ces trous noirs géants en leur centre, où la lumière et la matière ne peuvent pas s'échapper, ce qui les rend extrêmement difficiles à photographier. Le projet a coûté près de 60 millions $ US, dont 28 millions $ provient de la National Science Foundation des États-Unis.
Le dévoilement de l’image du trou noir au centre de notre galaxie suscite beaucoup d’optimisme. «Je suis persuadé qu’il y a d’autres trous noirs qui ont été observés et qui devraient être présentés au cours des prochaines années», explique Olivier Hernandez, astrophysicien et actuel président du Planétarium de Montréal.
Les résultats publiés jeudi serviront également à comprendre davantage la formation et l’évolution des galaxies, dont la Voie lactée. «On n’est pas capable pour le moment de savoir si ce trou noir là existait au moment de la création de notre propre galaxie», explique l’expert.
M. Hernandez a qualifié de «valorisante et de rassurante» la publication de ces nouvelles données puisqu’elles offrent une meilleure compréhension de la gravitation et la relativité générale. «D’un point de vue théorique, on comprend vraiment tout [...] Ce sont des théories qui sont extrêmement solides qui nous permettent d’imaginer d’une manière très très précise à quoi va ressembler un trou noir ou n’importe quel autre phénomène cataclysmique.»