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À la deuxième journée des audiences publiques du coroner concernant les décès tragiques de Norah, Romy et Martin Carpentier, mardi, la maman des deux petites, Amélie Lemieux, est revenue répondre aux questions des procureurs.
Le père de Norah et Romy, Martin Carpentier, est apparu nerveux et amaigri dans les moments précédents le drame qui a décimé la famille en 2020.
C’est ce qu’a mentionné Gaëtanne Tremblay, mère d’Amélie Lemieux et grand-mère des fillettes, mardi lors de la deuxième journée des audiences publiques, présidé par le coroner Luc Malouin, concernant les décès tragiques de Martin Carpentier et ses deux filles.
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Au début de la pandémie, Martin Carpentier aurait tenu des propos incohérents, ne semblait plus en santé en plus d’apparaître tourmenté. Il aurait mentionné maintes fois avoir des problèmes financiers et il aurait envisagé d’être forcé de vendre sa maison.
M. Carpentier semblait très inquiet de perdre la garde de ses filles, selon Mme Tremblay. Ces propos font échos aux déclarations de Keven Lemieux, un ami de Martin Carpentier venu témoigner lundi, qui avait affirmé que le père des petites était «stressé» par des procédures de divorce qu’il avait entamées.
Même si tout le monde cherchait à le rassurer en lui disant qu'il n'avait aucune crainte à avoir, qu'il était un bon père, sa peur revenait.
Lorsqu'il était questionné sur son état de fatigue, M. Carpentier se justifiait en disant qu’il dormait mal, notamment en raison du travail de nuit qu’il occupait.
Martin Carpentier aurait aussi passé quelques commentaires à l’endroit du nouveau conjoint d’Amélie Lemieux et n’aimait pas que quelqu’un d’autre s’occupe de ses enfants, a mentionné Mme Tremblay.
M. Carpentier aurait confirmé à Mme Tremblay le soir du 8 juillet que Romy et Norah seraient de retour en début de soirée. «Il m’a dit: “Gaëtane, je vous ramène les enfants à 21 h, mais j’aimerais ça y aller tout seul avec les filles”. Mais il n’est jamais revenu».
Mme Tremblay a également décrit sa première rencontre avec Martin Carpentier, le décrivant comme un homme «calme et gentil». «On l’a tout de suite adopté. C’est un chic type. Et comme je voyais qu’il aimait beaucoup ma fille, on l’a aimé encore plus», a-t-elle dit.
Même après la séparation avec Amélie Lemieux en 2015, Martin Carpentier voyait souvent ses filles. «Il était fusionnel avec ses deux enfants», a affirmé Gaëtanne Tremblay.
Le patrouilleur Vincent Poirier de la Sûreté du Québec (SQ), premiers répondants sur les lieux de l’accident survenu le 8 juillet au soir sur l’autoroute 20 à Saint-Appolinaire, a indiqué que les policiers s’attendaient à trouver une personne en état d’ébriété sur les lieux.
Il a mentionné avoir trouvé le véhicule de Martin Carpentier sur les feux de détresse et que des coussins gonflables s’étaient déclenché. Ce dernier avait laissé son téléphone et son portefeuille dans la portière du conducteur.
M. Poirier a fait savoir que l’hypothèse que Martin Carpentier aurait pu faire du mal aux petites à ce moment n’a pas été envisagée. Le policier a rappelé qu’à ce jour, la cause exacte de l’accident n’est pas connue.
Interrogé à savoir pourquoi un hélicoptère n’avait pas été déployé le soir de l’accident, le policier a soutenu qu’il est trop dangereux de voler la nuit, notamment en raison des câbles électriques.
Autre fait notable, le chef des pompiers de Saint-Apollinaire a affirmé au coroner que la SQ n’avait pas sollicité de l’aide pour les recherches de Norah, Romy et Martin Carpentier. Outre, une demande pour un barrage routier installé quelques heures le lendemain de l’accident, la proposition d’aide des pompiers est demeurée sans réponse.
La relation qu’entretenait Norah avec son père biologique (Martin Carpentier étant le père adoptif de la fillette) a aussi été abordée. Amélie Lemieux, mère des deux petites, a souligné que Norah avait rencontré son père biologique en 2019, mais que l'enfant n’avait eu que très peu d’intérêt pour ce dernier.
Mme Lemieux estime que cette rencontre n’a pas de la donnée l’impression à Martin Carpentier qu’il aurait pu perdre la garde de sa fille, qui avait été adoptée conformément à la loi.
Lundi, dans un témoignage émouvant, Amélie Lemieux a raconté en détail les évènements qui ont mené au décès de Martin Carpentier et ses filles. Elle avait souligné «ne pas comprendre» le geste de Martin Carpentier.
Les audiences du coroner, se dérouleront jusqu'au 1er mars, puis du 13 au 24 mars. Elles visent à faire la lumière sur les causes et les circonstances entourant les trois décès et à formuler, s'il y a lieu, des recommandations pour assurer une meilleure protection de la vie humaine.
Voyez le récapitulatif de Laurence Royer au bulletin Noovo Le Fil 17.
Avec des informations de Lia Lévesque, Presse canadienne