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Le 13 mars 2024 marque le quatrième anniversaire du premier confinement au Québec.
On se souvient tous d’où on était le 13 mars 2020, quand le gouvernement du Québec nous a imposé une pause «de deux semaines» … qui aura finalement duré des mois. Ce confinement aura été la base de grands changements de vie pour plusieurs. Des étudiants de la génération Z se confient sur ce que le confinement a changé dans leur destinée.
Anthony étudiait pour devenir ambulancier quand la pandémie de COVID-19 a frappé de plein fouet. Les longues journées passées à regarder des films pendant le confinement l’ont toutefois détourné de sa trajectoire: il s’est découvert une passion pour le cinéma, discipline qu’il étudie maintenant à l’UQAM.
Ce genre de conséquence lointaine à un événement se rapproche de la théorie de l’effet papillon, une métaphore voulant qu’un battement d'ailes de papillon au Brésil puisse déclencher une suite d’événement entraînant une tornade au Texas. Cette théorie est d’ailleurs à la base d'un film de 2004 mettant en vedette Ashton Kutcher. Sur les réseaux sociaux, une tendance invite les utilisateurs de TikTok à partager les «effets papillons» de leur vie. Plusieurs décrivent le confinement du 13 mars 2020 comme point de départ d’une série d’événements qui ont changé la leur.
Charles, qui étudie en marketing, assure lui aussi que son parcours aurait été très différent si on n’avait pas vécu de pandémie.
«J’ai perdu beaucoup d’amis, mais au moins les amis que j’ai gardés, ce sont des vrais», explique-t-il.
Le confinement a également eu pour conséquence d’exacerber la solitude pour plusieurs jeunes qui ont mal vécu le retour à une socialisation après trois ans à la maison. Selon les données de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), 49% des jeunes de 18 à 24 ans disent éprouver la solitude «parfois ou souvent».
La pandémie a mis en lumière un problème resté bien longtemps dans l’ombre: la solitude n’est pas l’apanage des aînés, bien au contraire.
«La solitude n'est pas simplement un sentiment, mais un facteur de risque significatif pour la santé physique et mentale», selon l’experte de l’INSPQ Julie Lévesque.
«Nous observons des implications majeures sur la santé mentale, incluant une augmentation du risque de dépression, d'anxiété, de perte de sommeil, et de démotivation pouvant aller jusqu’au suicide», ajoute-t-elle.
Les recherches à l'échelle mondiale identifient également la solitude comme un facteur contribuant à des risques bien réels sur la santé physique de ceux qui en souffrent.
Malgré leurs effets pervers, les mesures sanitaires imposées par les gouvernements autour du monde lors de la première vague de la pandémie de COVID-19 «ont été généralement efficaces pour atténuer l’impact des conséquences de la COVID-19 sur la santé» selon une étude publiée en 2023 dans l’American Journal of Preventive Medicine.
Dix mesures non pharmaceutiques mises en place entre janvier à juin 2020 ont été analysées, comme le port du couvre-visage, la fermeture des écoles et des commerces, la distanciation sociale et les restrictions de voyage. Celles-ci ont contribué à sauver des vies ou à réduire les hospitalisations et les nombres de cas en 2020.
- Avec Louis-Philippe Bourdeau, Noovo Info et Laurie Trottier, La Presse canadienne