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Aujourd’hui, le constructeur québécois d’autobus et autres véhicules lourds électriques ne vaut plus que 0,60 $.
L’action de Lion Électrique a déjà valu près de 35 dollars américains – soit environ 45 dollars canadiens – quelques mois après son entrée à la bourse de New York.
En date du 7 novembre, l'action du constructeur québécois d’autobus et autres véhicules lourds électriques ne valait plus que 0,60 $.
L’action de ce qui a déjà été considéré comme un fleuron de l’économie québécoise n’a plus valu plus de 1 $ depuis septembre dernier.
Maintenant, le fabricant de véhicules craint que ses fonds soient insuffisants pour poursuivre ses activités si elle ne parvient pas à trouver d'autres sources potentielles de financement d'ici les 12 prochains mois.
Lion a pourtant profité de plusieurs vagues d’aide financière d’aide gouvernement Legault depuis son virage électrique en 2017. En juillet dernier, la compagnie de Saint-Jérôme avait annoncé la conclusion d'une nouvelle convention avec Investissement Québec prévoyant un prêt pouvant aller jusqu'à 7,5 millions $, de même que de nouveaux arrangements avec ses prêteurs privés.
En 2023, Investissement Québec, le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction avaient prêté 98 millions $ à Lion Électrique. En mars 2021, Québec et le gouvernement fédéral avaient fait des prêts respectifs de 50 millions $ Lion a dévoilé mercredi après la fermeture des marchés ses résultats financiers pour son troisième trimestre de 2024. Le fabricant a indiqué que ses états financiers pointent vers une «incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de la société à poursuivre son exploitation».
«Selon l'évaluation actuelle de la direction, il n'y a aucune certitude que la trésorerie et les flux de trésorerie prévisionnels liés à l'exploitation seront suffisants pour satisfaire aux obligations de la société arrivant à échéance au cours des douze prochains mois», a évoqué l'entreprise dans un communiqué.
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Ainsi, la poursuite de ses activités «dépend, entre autres, de sa capacité à lever des fonds supplémentaires afin de répondre à ses besoins en capitaux et de s'acquitter de ses obligations à leur échéance», ajoute-t-elle.
Pour la période de neuf mois close le 30 septembre, Lion Électrique a enregistré des flux de trésorerie négatifs liés aux activités d'exploitation de 31,5 millions de dollars américains.
En conférence téléphonique pour discuter des résultats financiers avec des analystes, le chef de la direction de l'entreprise a voulu se faire rassurant quant à la capacité de renflouer les coffres.
«L'inclusion d'une note sur la continuité de l'exploitation reflète les défis auxquels nous sommes actuellement confrontés. Mais cela ne signifie pas que nous n'avons plus d'options», a dit Marc Bédard, mercredi soir.
«Nous continuons à examiner activement les différentes possibilités de financement et de redressement de notre situation financière», a-t-il poursuivi.
Le constructeur mentionne que ces occasions pour améliorer ses liquidités peuvent comprendre, entre autres, des initiatives de refinancement liées à ses instruments de créance et la vente de certains de ses actifs.
Lion affirme s'attendre à devoir entamer des négociations pour des emprunts, notamment avec Finalta Capital et la Caisse de dépôt et placement du Québec concernant son contrat qui arrive à échéance à la fin novembre.
L'entreprise est frappée par des difficultés financières depuis quelque temps. Elle a annoncé plus de 500 mises à pied au cours de la dernière année au Canada et aux États-Unis.
«Les défis que nous avions signalés au cours du premier semestre de l'année se sont poursuivis au troisième trimestre et ont exercé une pression significative sur la société du point de vue des flux de trésorerie et des liquidités», a déclaré M. Bédard.
Pour le troisième trimestre, la société a rapporté une perte nette de 33,9 millions $ US, contre 19,8 millions $ US il y a un an. Elle a enregistré un résultat dilué par action de -0,15 $.
Ses revenus se sont élevés à 30,6 millions $ US, en baisse de 49,7 millions $ US par rapport à la même période l'an dernier.
Lion a vendu 89 véhicules, dont 71 autobus scolaires, au cours des mois de juillet, août et septembre, ce qui représente 156 unités de moins que lors du même trimestre en 2023.
Cette baisse dans les ventes s'explique principalement par des retards concernant le programme de subvention pour les autobus scolaires à zéro émission du gouvernement canadien, FTCZE, ou en raison du calendrier des cycles de financement lié au programme de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), selon la compagnie.
«Nous avons récemment constaté des mouvements positifs dans les programmes FTCZE et EPA», a précisé M. Bédard.
Questionné sur l'impact que pourrait avoir le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche sur les subventions accordées aux autobus scolaires ou véhicules commerciaux électriques aux États-Unis, le patron et fondateur de Lion Électrique a affirmé qu'il était encore trop tôt pour se prononcer.
Mais M. Bédard a souligné que le programme de l'EPA provient d'une loi bipartisane sur l'infrastructure adoptée en 2021 et qu'il existe plusieurs autres subventions au niveau étatique, comme en Californie, au Texas, au Michigan, au Colorado, dans l'Illinois et à New York.