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À leur arrivée à la consultation générale sur la planification de l'immigration mardi, les députés Monsef Derraji et Pascal Bérubé ont déclaré qu'il fallait tenir compte des immigrants temporaires.
L'opposition à l'Assemblée nationale a remis en cause, mardi, la consultation sur l'immigration du gouvernement Legault, alors que plus de 300 000 immigrants temporaires sont exclus du calcul.
La ministre de l'Immigration, Christine Fréchette, a présenté deux scénarios: maintenir les seuils à 50 000 immigrants permanents par année, ou les augmenter graduellement à 60 000 d'ici 2027.
«Nous ce qu'on demande, c'est d'avoir une réelle discussion sur le nombre total (d'immigrants) que le Québec accueille chaque année», s'est indigné en mêlée de presse le député libéral Monsef Derraji.
«À quoi sert cette commission si on ne va pas parler de personnes qui sont déjà sur le territoire, qui exercent une pression énorme sur les services de l'État?» a-t-il demandé.
Voyez le compte-rendu de Simon Bourassa sur la rentrée parlementaire dans la vidéo:
Si c'est la deuxième option qui est retenue, les seuils pourraient même dépasser 60 000, car les diplômés provenant du Programme de l'expérience québécoise (PEQ) ne seraient pas comptabilisés.
Il n'y aurait pas de plafond également pour cette catégorie.
En mêlée de presse, Mme Fréchette a expliqué que son objectif était de «palier la pénurie de main-d'oeuvre» tout en protégeant le français.
À ce sujet, elle a indiqué qu'elle songeait à exiger une meilleure connaissance du français pour l'immigration temporaire.
Or, selon le porte-parole de Québec solidaire (QS) en matière d'immigration, Guillaume Cliche-Rivard, le document soumis par la ministre à la consultation comporte d'«énormes lacunes».
Par exemple, il n'inclut ni les «arriérés» de demandes pour la réunification familiale (30 000 personnes), ni le nombre d'immigrants temporaires qui pourraient demander la résidence permanente.
«Si on n'a pas d'évaluation en arrière, et qu'on n'en a pas en avant, je me demande sincèrement ce qu'on est en train de faire», a lancé devant les journalistes M. Cliche-Rivard.
Il croit qu'on se rendra compte «dans un an ou deux que cette planification-là ne fonctionne pas parce qu'elle n'avait pas les données statistiques pour s'appuyer».
Le Parti québécois (PQ), qui prône une réduction des seuils d'immigration, qualifie l'exercice de Mme Fréchette de «biaisé à la base».
«On nous présente un plan, il dit: "Il y a 300 000 qui sont là, mais ne regardez pas là, regardez là". Ça ne fonctionne pas, c'est un très mauvais départ pour la commission», a déploré le député Pascal Bérubé.
La consultation, qui est prévue dans la Loi sur l'immigration, s'étalera sur trois semaines. Près de 80 groupes ont rédigé un mémoire, ce qui est plus que le double de ce qui avait été reçu en 2019.
Mardi, l'Union des municipalités (UMQ) a recommandé entre autres d'élaborer une stratégie nationale de régionalisation de l'immigration en tenant compte de la capacité d'accueil des régions.
La Ville de Montréal a quant à elle demandé que le gouvernement du Québec déploie «des efforts additionnels» afin d'assurer un accueil adéquat des personnes immigrantes, sans égard au statut migratoire.
Elle a déclaré vouloir des «ressources financières cohérentes avec l'ampleur des responsabilités qui lui sont réellement dévolues».
La consultation se poursuit mercredi à l'Assemblée nationale. Le commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, ainsi que plusieurs syndicats, y présenteront leurs mémoires.