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L'ambiance à la piscine olympique est électrisante. Les temps? Pas tant que ça.
L'ambiance à la piscine olympique est électrisante. Les temps? Pas tant que ça.
Après les quatre premiers jours de compétitions à la piscine temporaire érigée à La Défense Arena, aucun record du monde n'a été fracassé. Il semble de plus en plus évident qu'il faudra une performance extraordinaire pour surpasser une marque existante.
Il semble que cette situation soit attribuable au manque de profondeur de la piscine, qui n'est pas optimale pour les athlètes, mais qui permet d'ajouter quelques rangées de sièges supplémentaires au comité organisateur. Concrètement, pour les nageurs, ces paramètres à la piscine semblent provoquer plus de vagues, et plus de turbulences à la surface de l'eau.
«J'ai entendu les critiques, mais en fin de compte nous sommes ici pour nager, a déclaré la nageuse étoile américaine Katie Ledecky. Nous sommes tous très rapides. La piscine est aussi rapide que nous souhaitons qu'elle le soit. Je n'y porte pas trop attention.»
À l'avenir, World Aquatics exigera une profondeur minimale de la piscine olympique soit de 2,5 mètres pour les épreuves de natation et de water-polo. La piscine temporaire qui sera érigée au SoFi Stadium en vue des Jeux de Los Angeles en 2028 respectera ces critères.
Cependant, lorsque les Jeux olympiques ont été décernés à Paris, la piscine temporaire qui avait été commandée répondait aux standards préalables de 2,2 mètres de profondeur.
En comparaison, la piscine «optimale» pour les nageurs est censée être de 3 mètres de profondeur. Aux essais olympiques américains à Indianapolis, la piscine temporaire installée sur le terrain du Lucas Oil Stadium —le domicile des Colts d'Indianapolis, dans la NFL — avait une profondeur de 2,8 mètres, et deux records du monde y ont été établis.
Torin Koos, le porte-parole de World Aquatics, a souligné que cinq records olympiques ont été réussis après 15 épreuves de natation à La Défense Arena.
Certes, personne n'en profite véritablement. Tous les nageurs sont confrontés aux mêmes conditions, donc personne n'a de véritable avantage. Dans la plupart des épreuves, les favoris sortent vainqueurs.
«J'essaie de ne pas y faire attention parce que nous nageons tous dans la même piscine, a dit la nageuse américaine Katie Grimes, qui a terminé deuxième au 400 mètres quatre nages individuel. Peu importe que ce soit une piscine lente ou non, ça n'affectera pas qu'une seule athlète. Ça affecte tout le monde.»
Le nageur australien Kyle Chalmers ne croit pas que la piscine soit la seule à blâmer pour les temps plutôt lents.
«Les attentes et la pression sont très élevées chez chacun d'entre nous, a-t-il expliqué. Plusieurs participent aux Jeux olympiques pour la première fois de leur vie. Je crois que le stress provoqué par eux (les 15 000 spectateurs) est dément. J'adore ça, mais je crois que certaines personnes craquent sous la pression.»
Plusieurs nageurs sont donc moins rapides aux JO. Et les écarts sont ahurissants.
Summer McIntosh a ridiculisé Grimes et le reste du peloton au 400 m QNI, mais la Canadienne âgée de 17 ans a tout de même concédé près de trois secondes à son propre record du monde établi lors des essais olympiques canadiens en mai dernier.
Et ça n'est certainement pas à cause de la «réserve» des spectateurs à Paris, qui procurent un électrochoc aux athlètes en étant très démonstratifs et bruyants dans les gradins.
Il en manque toutefois pour espérer réécrire le livre des records, bien que Chalmers et les autres s'en soucient peu.
«Les temps n'ont aucune importance, a dit l'Australien. Il suffit de toucher le muret en premier et de gagner la course. Personne ne se souvient des temps.»