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Ces mesures, estime Airbnb, permettront de «répondre aux préoccupations de la communauté» tout en «préservant une source de revenus supplémentaires pour les citoyens», après l'incendie mortel dans le Vieux-Montréal.
Airbnb a annoncé vendredi qu'elle supprimera de sa plateforme toutes les inscriptions sans numéro de permis de la Corporation de l'industrie touristique du Québec (CITQ) partout dans la province.
Nathan Rotman, qui représente Airbnb pour le Canada et le nord-est des États-Unis, a fait savoir dans une lettre adressée à la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, que la multinationale s’engage à introduire prochainement «un champ d’enregistrement obligatoire» qui sera appliqué sur la totalité des annonces au Québec.
«Les hôtes qui ne remplissent pas ce champ verront leurs annonces supprimées», peut-on lire.
Également, l'entreprise mettra à la disposition du gouvernement le «portail des villes d'Airbnb, afin d'assurer le respect des règles par les hôtes».
Ces mesures, estime Airbnb, permettront de «répondre aux préoccupations de la communauté» tout en «préservant une source de revenus supplémentaires pour les citoyens».
Ce développement survient moins de 24 heures après une rencontre entre Airbnb et la ministre Proulx. Ils avaient été convoqués au bureau de la ministre à Québec après l’incendie du Vieux-Montréal qui a fait au moins quatre morts. Trois personnes manquent toujours à l’appel.
Certaines personnes portées disparues dans l’incendie avaient loué leur logement sur Airbnb, alors que ce type de location est illégal dans le Vieux-Montréal. La ministre s’était dite «plus que décidée» à serrer la vis à Airbnb. Le gouvernement Legault s’était d’ailleurs engagé à réviser la loi d’ici le 9 juin pour obliger les annonceurs à afficher leur numéro de certification touristique.
Pour la mairesse de Montréal, Valérie Plante, la décision d'Airbnb «s'imposait».
«Ce geste, ainsi que le resserrement des règles par le gouvernement du Québec, étaient nécessaires pour lutter contre les Airbnb illégaux et pour pallier la crise du logement», a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux, appelant d'autres plateformes à emboîter le pas pour exiger les numéros d'enregistrement.
Plus tôt cette semaine, Mme Plante avait affirmé que la multinationale américaine «s'en [lavait] les mains», la suite de l'incendie dans le Vieux-Montréal.
La ministre Caroline Proulx, elle, s'est dite «satisfaite» de la décision d'Airbnb. « Je suis satisfaite de la décision d’Airbnb de se conformer à notre législation comme je l’ai exigé hier lors de notre rencontre. Je demande également aux autres plateformes à s’y conformer. Je reste toutefois ferme sur mon intention de resserrer la Loi sur l’hébergement touristique», a-t-elle déclaré.
«C'est une grande victoire pour les locataires et les usagers des hébergements touristiques. Dommage que ça ait pris un incendie tragique dans un Airbnb clandestin pour agir, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire», a souligné le député solidaire Andrés Fontecilla, qui est responsable du dossier du logement pour son parti.
«Maintenant, il faut empêcher les évictions de locataires pour faire de la place à des Airbnb», selon lui.
Sur Twitter, la porte-parole libérale en matière d'Habitation, Virginie Dufour, a salué le travail de la ministre Proulx dans ce dossier, ajoutant qu'elle peut «compter sur (son) appui pour la suite».
Avec des informations de La Presse canadienne