Début du contenu principal.
L’expert en relations publiques Raphaël Melançon croit que la mairesse Plante vient de prendre une mauvaise décision.
«Ce n’est pas une bonne décision» d’interdire l’exploitation de logements de type Airbnb la majeure partie de l’année à Montréal, croit le collaborateur de Noovo Info et expert en relations publiques Raphaël Melançon.
La Ville de Montréal vient amputer des propriétaires d’une occasion «d’arrondir leurs fins de mois», a avancé M. Melançon dans un entretien jeudi avec la cheffe d’antenne du bulletin de nouvelles Noovo Info 12, Marie-Christine Bergeron. D’autant plus que les gens vont se tourner vers des options plus dangereuses et tout aussi illégales pour continuer de louer leurs unités, selon lui.
«Si on interdit quelque chose, ce n’est pas compliqué: le monde va se tourner vers le dark web, vers des plateformes un peu plus sombres, un peu plus under the radar (sous le radar, NDLR), comme on dit en bon français», dit Raphaël Melançon.
«Les gens vont continuer à louer illégalement, […] mais ils vont se trouver une autre plateforme pour le faire, tout simplement.»
Le collaborateur de Noovo Info convient que cette décision de la Ville de Montréal, dont le contenu a d’abord été relayé par Le Journal de Montréal, cherche à prévenir les abus, qui peuvent être liés à des abus ou des imbroglios majeurs comme ceux des incendies mortels survenus dans le Vieux-Montréal ces dernières années. L’expert en relations publiques croit toutefois que la mairesse Valérie Plante, «sous pression», s’y prend de la mauvaise façon.
«C'est certain qu'il y a eu des abus et le gouvernement du Québec est intervenu aussi là-dessus il y a quelques années pour venir encadrer ça un peu mieux», rappelle Raphaël Melançon en évoquant la Loi sur l'hébergement touristique entrée en vigueur en septembre 2023 et qui force les exploitants d’hébergement touristique à se conformer à plusieurs dispositions pour opérer légalement.
«Il y a certainement place à l'amélioration, mais je pense que la Ville pourrait, par exemple, augmenter son nombre d'inspecteurs sur le terrain pour s'assurer que les règles sont respectées plutôt que de l'interdire mur-à-mur», dit toutefois le collaborateur de Noovo Info. «La responsabilité de la Ville, c'est de s'assurer qu'il y a des inspecteurs sur le terrain pour s'assurer du respect des règles. Ce n’est pas d'interdire Airbnb mur à mur comme ça. Airbnb, c’est complémentaire à l’offre actuelle, dans le milieu de l'hôtellerie, par exemple.»
Source : Gouvernement du Québec
La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a dénoncé la nouvelle règle de la Ville de Montréal, selon laquelle l’exploitation de logements de type Airbnb ne sera autorisée qu’entre le 10 juin et le 10 septembre.
«La mairesse Plante a beaucoup de pression», commente Raphaël Melançon. «Elle est en fin de mandat en ce moment, elle ne se représentera pas. Elle a beaucoup de pression pour montrer qu'elle agit sur la question du logement, la question de l'itinérance, par exemple. Donc, elle veut montrer avec, avec ses initiatives comme ça, qu'elle est dans l'action.»
Mme Proulx trouve que ce geste nuira à la réputation de Montréal sur la scène internationale comme destination touristique.
«Il ne faut pas oublier qu’il n’y en a pas juste l’été, du tourisme – c’est à l’année!» ajoute Raphaël Melançon. Les touristes qui louent des Airbnb à Montréal, ils dépensent ici, dans nos restaurants, dans nos entreprises. Ça génère aussi énormément pour l'économie montréalaise, pour l'économie du Québec. Ce n’est pas quelque chose qu'on peut tasser du jour au lendemain comme ça et dire que ça ne changera rien pour Monsieur, Madame Tout-le-monde.»
Note de la rédaction: la version initiale de cet article indiquait que la décision de la Ville de Montréal a d'abord été relayée par La Presse, alors qu'elle a d'abord été rapportée par Le Journal de Montréal. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.