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Au Québec, environ 295 000 emprunteurs devront renouveler leur prêt hypothécaire en 2025.
En 2025, environ 1,2 million de prêts hypothécaires à taux fixe arriveront à échéance au Canada, représentant plus de 300 milliards de dollars de dettes hypothécaires.
Parmi ces prêts, plus de 85% ont été contractés lorsque le taux directeur de la Banque du Canada était égal ou inférieur à 1%. Les emprunteurs concernés devront donc renouveler leurs hypothèques à des taux d’intérêt nettement plus élevés, ce qui pourrait entraîner une augmentation de leurs paiements mensuels. La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) estime que les propriétaires qui renouvelleront leur prêt en 2025 pourraient faire face à des hausses de 30% à 40% de leurs mensualités, entraînant des coûts supplémentaires d’environ 15 milliards de dollars par an à l’échelle nationale.
Cette situation pourrait réduire le revenu disponible des ménages et augmenter les risques de défauts de paiement. Au Québec, environ 295 000 emprunteurs devront renouveler leur prêt hypothécaire en 2025. Si c’est votre cas, ou encore celui d’un proche, cette chronique est pour vous.
Le renouvellement d’une hypothèque est un moment charnière dans la vie financière des propriétaires, et il peut être porteur de risques importants, même en période de baisse des taux d’intérêt. Si la baisse des taux peut sembler avantageuse au premier abord, elle s’accompagne souvent de considérations complexes, voire de pièges financiers. Explorons les principaux risques associés à ce processus et les stratégies pour les atténuer.
Lors du renouvellement, les propriétaires doivent décider d’un nouveau terme hypothécaire (habituellement de 1 à 5 ans) et choisir entre un taux fixe ou variable. À première vue, un taux fixe offre une stabilité rassurante, tandis qu’un taux variable peut sembler attrayant en période de baisse des taux.
Cependant, un choix mal informé peut se retourner contre vous :
Le calcul des intérêts hypothécaires diffère selon les institutions et peut avoir un impact significatif sur le coût total du financement.
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Le gouvernement canadien permet maintenant un amortissement maximal de 30 ans pour les constructions neuves, et ce, même si vous votre mise de fonds est inférieure à 20% du prêt. Si cela peut réduire les paiements mensuels, il s’agit souvent d’un «remède temporaire» qui coûte plus cher sur le long terme. Un amortissement prolongé signifie payer beaucoup plus d’intérêts à long terme, ce qui réduit votre équité et peut affecter vos finances futures. Bref, vous ne faites que repousser la dette tout en la gonflant.
La baisse des taux s’accompagne parfois d’une baisse des valeurs immobilières. Si votre propriété a perdu de la valeur, vous pourriez vous retrouver avec une hypothèque supérieure à la valeur de votre maison («équilibre négatif»). Cette situation complique le refinancement ou la vente de la propriété et peut vous coincer avec des conditions de renouvellement moins favorables.
Parmi les risques les plus importants auxquels les familles sont confrontées, on notre le renouvellement d’hypothèque qui survient au milieu de bouleversements personnels qui peuvent gravement affecter votre capacité à payer. Voici quelques exemples:
Les scénarios de rupture de couple impliquent souvent la vente de la maison, ou la nécessité pour l’un des conjoints de racheter la part de l’autre, augmentant les charges financières.
Une incapacité temporaire ou permanente de travailler à la suite de la maladie ou un accident qui peut réduire les revenus au moment où vous avez besoin de renégocier vos termes hypothécaires. Et si un des coemprunteurs décède, l’autre devra assumer seul les paiements ou vendre la propriété.
En cas de baisse des taux, plusieurs propriétaires envisagent un remboursement anticipé pour obtenir un meilleur taux. Toutefois, les frais de rupture de contrat peuvent être prohibitifs. Les pénalités sont souvent calculées selon la méthode de la différence des taux («Interest Rate Differential» ou IRD), qui peut rapidement grimper à une dizaine de milliers de dollars.
Renouveler son hypothèque directement avec sa banque actuelle peut sembler pratique, mais cela limite vos options. D’autres prêteurs pourraient offrir de meilleures conditions ou davantage de flexibilité. Un courtier hypothécaire, ayant accès à plusieurs institutions, peut vous aider à trouver une solution mieux adaptée à votre situation.
Le renouvellement d’une hypothèque est une opération complexe qui demande une réflexion approfondie. Les périodes de baisse des taux peuvent offrir des opportunités, mais elles sont aussi truffées de risques et d’imprévus qui peuvent avoir des conséquences graves sur vos finances et votre qualité de vie. C’est pourquoi il est essentiel de faire appel à des experts:
Le courtier hypothécaire est le professionnel qui a accès à un large éventail de prêteurs et peut négocier les meilleures conditions pour votre renouvellement, que ce soit en termes de taux, de flexibilité ou de pénalités.
Quant au conseiller en sécurité financière, c’est celui qui analyse vos besoins de protection. Ce spécialiste vous aidera à préparer votre avenir en cas d’imprévu comme une maladie, une invalidité ou un décès.
Consulter ces experts vous permettra de transformer un renouvellement potentiellement risqué en une stratégie financière durable et adaptée à vos objectifs à long terme.
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