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«Cette nouvelle tuerie, qui s'est déroulée dans une école primaire d’Uvalde au Texas, est la 212e tuerie de masse de l’année. Et nous ne sommes qu'en mai...»
Encore une nouvelle tuerie de masses aux États-Unis. Une autre! C'est la seconde fois en moins d'une semaine que j’écris une chronique pour Noovo à ce sujet.
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Cette nouvelle tuerie, qui s'est déroulée dans une école primaire d’Uvalde au Texas, est la 212e tuerie de masse de l’année. Et nous ne sommes qu'en mai...
Ne soyez pas surpris si je vous dis que ce nombre a bien des chances d'augmenter d’ici à la publication de ce texte.
14 enfants et une professeure tuée dans une école primaire texane, à quelques jours de la fin des classes. L’inimaginable scénario qui nous rappelle qu’il y a presque dix ans, à Sandy Hook, 20 enfants avaient perdu la vie dans des circonstances similaires. Barack Obama, alors président, avait dit que les choses allaient changer. Sans surprise, nous sommes encore à la case départ.
Joe Biden risque de livrer le même message, mais sans un véritable changement au Congrès, les enfants américains ne sont pas à l’abri d’un événement similaire dans un futur plus ou moins proche.
Sur les réseaux sociaux, les thoughts and prayers (nos pensées et nos prières) se comptent par centaines, voire par milliers. Les commentaires à l’opposé également, comme ceux du gouverneur de la Californie qui se demandent «qui sommes-nous si nous ne pouvons protéger nos enfants»?
D’autres internautes vont plus loin en affirmant que les élus qui bloquent année après année la législation pour restreindre l’accès aux armes à feu ont du sang sur leurs mains.
Cela dit, les citoyens américains ne remettent pas en question l'achats d’armes à feu. Ce mardi, l’agence responsable des armes à feu au pays affirmait dans son rapport que les achats d’armes ont presque triplé depuis 2000.
Nonobstant ces drames à répétition, seulement 52 % des Américains sont en faveur d’un meilleur contrôle des armes à feu alors que dans les années 90, 78 % des Américains souhaitaient des lois plus restrictives sur la vente des armes.
Ironiquement, la rencontre annuelle du lobby pour les armes à feu, la National Rifle Association, est ce vendredi à Houston, au Texas. Le gouverneur de l’État, Greg Abbott, y sera, de même que l’ancien président Donald Trump. Greg Abbott est le même gouverneur qui a signé l'an dernier une loi permettant à tous les Texans de porter une arme sans avoir besoin de permis. Quelle sera l’excuse cette fois-ci pour les membres de ce lobby à interdire toute forme de contrôle des armes à feu?
La communauté d’Uvalde entamera aujourd’hui son processus de deuil, comme de nombreuses autres communautés l'ont fait avant eux. Comme Newton au Connecticut après Sandy Hook en 2012 et Parkland en Floride après la fusillade dans l’école secondaire Marjory Stoneman Douglas en 2018.
Quelques mois après la tragédie en Floride, j’avais discuté avec des survivants et leurs familles. Rencontrés dans un parc près de l’école neuf mois après les événements, les jeunes portaient des chandails en souvenir de ce drame afin de ne jamais oublier leurs camarades de classe.
Les parents se souvenaient de l’attente, un moment d’horreur où chacun se demandait si leurs adolescents allaient eux aussi faire partie des statistiques de décès par balle. Plusieurs d’entre eux avaient participé aux rassemblements March for our lives dans les mois qui ont suivi, demandant un meilleur contrôle des armes à feu. Un contrôle qui ne vient toujours pas.
Je terminerai sur une note plus personnelle. Ce soir, comme bon nombre de parents, je vais serrer mon enfant très fort dans mes bras, en réalisant la chance qu’il a d’être né dans un pays où cette réalité, bien que possible, est bien plus près de la fiction que de la réalité.