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Selon le chef, le phénomène de la violence dans les rues du village anicinape s’apparente à celui des gangs de rue. « Nous on pense que ça un lien, par rapport à la drogue et à la revente. (…) Ça touche beaucoup les jeunes entre eux à l’école.» Lucien Wabanonik lance aussi un appel à l’aide.
Des membres de la communauté ne cachent pas qu’ils ne sentent plus en sécurité. C’est le cas d’un couple de grands-parents qui témoigne avoir été réveillé au beau milieu de la nuit par l’attaque au couteau qu’a subi leur petit fils de 15 ans. L’agression, impliquant possiblement quatre adolescents, se serait déroulée dans leur cours arrière. « Il a fait des tests à l’hôpital. Il a eu trois coups de couteau. Moi c’est un choc! Je l’aurais retrouvé mort, » témoigne la femme, visiblement encore ébranlée par des événements violents. «Nous comme grands-parents, on aime ça avoir la visite de nos petits enfants. Mais là, ça devient de plus en plus inquiétant, surtout depuis le meurtre », soutient le conjoint. Le couple relate que «ça brasse» dans la communauté et que les attaques à l’arme blanche, au fusil à plomb et au poivre de cayenne sont nombreuses. Ce que corroborent aussi les autorités.
Le leader autochtone explique que la situation tendue, même dangereuse, fait partie des impacts intergénérationnels des pensionnats indiens. Aux problèmes sociaux s’ajoutent une crise du logement grave, qui perdure depuis de nombreuses années. Le chef estime qu’il faudrait construire, en urgence, au moins 300 logements pour loger décemment la population de quelques 2000 personnes, dont près de 70% serait âgée de moins de 30 ans. «La promiscuité entre personnes dans une même maison qui peut loger entre 15 à 20 personnes dans un sol logis. S’il y a de la consommation dans ce logis-là, il peut y avoir un impact direct sur les enfants qui vont à l’école», ajoute-t-il.
Les jeunes de moins de 17 ans sont visés par un couvre-feu à 20h. Un centre sportif est présentement en construction accéléré pour pouvoir offrir dès janvier un programme de sports-études aux adolescents. « Il faut occuper nos jeunes. Les sortir de cette violence-là », commente le chef Wabanonik. Le Conseil de la Nation Anishnabe du Lac Simon pourrait aussi bientôt adopter de nouveaux règlements pour serrer la vis aux contrevenants et aux trafiquants de drogue.