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Serge Audette, 69 ans, comparaîtra vendredi au palais de justice de Montréal. Près de 30 ans après les faits, il fera face à des accusations d’homicide involontaire.
Le mystère qui enveloppait cette affaire jusqu’ici fait l’objet du documentaire L’appartement 5, présenté par la journaliste et cheffe d’antenne de Noovo Info Marie-Christine Bergeron. Le 6 juin 1996, Patricia Ferguson disparaissait et laissait derrière elle sa fille de 1 an, Sabrina. À l’époque, personne n’avait entendu parler de cette disparition passée sous le radar des médias à Montréal.
Le documentaire «a amené des faits nouveaux» qui ont été «cruciaux dans la relance de l’enquête», a déclaré Sébastien Lévesque, lieutenant-détective du Service de police de Montréal (SPVM), dans un entretien avec Noovo Info.
«Ces éléments nouveaux sont qu’on se trouve à avoir le lieu où la personne disparue a été vue pour la dernière fois [et] l’individu qui l’avait vu pour la dernière fois – des éléments qu’on n’avait pas en 1996», a-t-il précisé.
Patricia Ferguson avait 23 ans quand sa famille a perdu sa trace. La jeune mère était avec des amis dans un immeuble à logements de Pointes-aux-Trembles lorsqu'elle est partie rejoindre son voisin qui habitait l'appartement numéro 5: Serge Audette – un homme en apparence sans reproche.
La jeune femme n'a jamais été revue depuis, laissant derrière elle sa fille qui avait 1 an à l'époque.
L’affaire dormait sur les tablettes de la section des affaires non résolues du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), jusqu’à ce que Maryse St-Germain, détective privée de l’organisme Meurtres et disparitions irrésolus du Québec, découvre que Patricia Ferguson avait certainement été victime d’un crime.
Mme St-Germain et Marie-Christine Bergeron ont retracé Serge Audette, qui a confirmé à Noovo Info avoir passé la dernière soirée avec Patricia Ferguson. Le SPVM a alors immédiatement relancé l’enquête, allant même jusqu’à fouiller l’appartement 5.
Serge Audette a déjà été condamné pour trois agressions sexuelles armées commises entre 1984 et 1998. Ce prédateur sexuel – que la cour a déjà déclaré délinquant dangereux – a passé une vingtaine d’années en prison au total.
Le SPVM a multiplié les techniques d’enquête afin d’amasser suffisamment de preuves pour que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) dépose des accusations d'homicide involontaire.
«Pas de corps, pas d’arme, pas de crime», dit l’expression. Mais la poursuite est suffisamment convaincue que Serge Audette est celui qui a fait disparaître la jeune femme pour porter des accusations.