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C’est le cas de Simon Bucci-Wheaton, qui est un enseignant non qualifié au primaire. Lors d’un entretien avec Noovo Info, il a expliqué qu’avec environ 1600 classes de maternelle 4 ans composée en moyenne de 12 élèves, il serait possible d’utiliser ce personnel qualifié afin de «remplir les trous» dans les écoles de la province.
M. Bucci-Wheaton a par ailleurs analysé la situation dans son livre Mais pourquoi l'école: questions et réflexions d'un prof qui n'en était pas un?
Le porte-parole du Parti québécois en matière d’Éducation et d’Enseignement supérieur, Pascal Bérubé, estime aussi qu’il serait davantage approprié de «rapatrier les ressources dans les écoles».
Lors du débat des chefs de 2018, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, avait promis d’offrir la maternelle 4 ans à tout le monde et était prêt à démissionner si cela ne se concrétisait pas.
Mais aujourd’hui, certains parents questionnent l’importance de ces classes.
«J’ai de la difficulté à voir la différence entre la maternelle 4 ans et la dernière année de CPE. Il serait bien de peut-être de redistribuer ces ressources ailleurs», a confié une mère de famille, lundi.
«Il faudrait subventionner davantage les garderies», a renchéri une autre mère.
Le gouvernement comptait initialement instaurer 2600 classes au Québec, mais le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a finalement mis le projet sur pause et l’a reporté en 2029.
D’autres croient que la maternelle 4 ans devrait revenir à sa mission d’origine: se destiner davantage aux enfants défavorisés et allophones, qui ne représentent seulement que 8,9% des enfants fréquentant ces classes, selon les données du ministère de l’Éducation.
«2022-2023 est la troisième année où la maternelle 4 ans à temps plein n’était pas offerte prioritairement en milieu défavorisé bien que le déploiement demeure plus concentré dans ce type de milieu», a indiqué le ministère dans une réponse écrite.
Selon la porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière d’Éducation, Marwah Rizqy, il est crucial d’identifier les besoins quant aux maternelles 4 ans, soit de «commencer avec les milieux défavorisés et les enfants qui n’ont eu aucun service auparavant».
M. Bérubé est de cet avis et réitère que des développements sur mesure sont nécessaires.
«Même dans les milieux défavorisés, on n’atteint pas les objectifs qui étaient fixés», a-t-il déploré.
Interrogée par Noovo Info, une mère de famille parlant espagnol dénonce qu’aucun de ces trois enfants n’a eu accès à ces services.
«Mon enfant va rentrer à la maternelle et il ne parle pas français. Donc, c’est difficile à l’école et pour le tutorat, a-t-elle expliqué. Ça amène d’autres difficultés au niveau de l’enfant, dont de la difficulté à s’exprimer.»
Le ministère de l’Éducation note une baisse d’enfants qualifiés «hors-réseau» — qui ne proviennent pas d'un service de garde régi — a été notée en deux ans dans les maternelles 4 ans. En 2023, ils étaient 1623, ce qui représente une diminution de 727 comparativement à 2021.
Les enfants en provenance d’un milieu issus d’un milieu de garde étaient 8844 en 2021. Ce nombre a pratiquement doublé en 2023, passant à 16 600.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.