Comment ont-ils réussi?
Charles-Henri de Coussergues est arrivé en 1982 du sud de la France. «Je suis la quatrième génération de vignerons dans la famille de Roussel», raconte-t-il à Noovo Info. «Je suis venu faire un stage au Québec, je n’ai pas immigré. Et puis, pendant mon stage, j'ai rencontré des gens qui voulaient investir dans ce domaine. À l'époque, ça paraissait un peu hasardeux, mais on y croyait.»
L’Orpailleur existe toujours, 42 ans plus tard, et vend du vin chez Costco, ce à quoi M. De Coussergues n’aurait pas cru à l’époque. «Quand on dit ça, on s'attend à ce qu'on soit un énorme producteur; ce n'est pas le cas», dit le vigneron en nous faisant la tournée du vignoble. «Costco est conscient qu'on est des vignerons, on est des producteurs, donc en fonction des récoltes, on a du stock, mais parfois non.»
En plus du succès Costco, M. De Coussergues se réjouit que sa famille assure sa relève. «J'ai la chance de travailler avec deux de mes filles dans un milieu autrefois qui était très, très masculin», dit-il.
«Ça fait drôle, nos conversations de famille: mon père est directeur, ma sœur est en marketing, mon conjoint est dans les vignes», énumère sa fille, Sarah De Coussergues. «C’est le fun, ça fait des belles conversations dynamiques, on règle tous les problèmes ensemble!»
La famille de L’Orpailleur connaît du succès malgré le coup de la pénurie de main-d’œuvre qui a frappé dans les dernières années. Les De Coussergues ont décidé d’embaucher de la main-d’œuvre étrangère.
«L'année dernière, c'était la première année qu'on ne vendangeait qu'avec des Mexicains», se souvient Charles-Henri De Coussergues. «Aupravant, il y a toujours eu des gens locaux pour vendanger. Heureusement qu’on [on a les travailleurs étrangers]. Ce sont des gens avec qui on a beaucoup d'affinités. On a du plaisir à travailler avec eux et je pense que c'est réciproque aussi.»
Alors la prochaine fois que vous verrez un vin de L’Orpailleur au Costco, ayez une pensée pour cette entreprise locale – et tentez de chasser les préjugés sur le moins bon goût du vin québécois, si vous en avez.
«Ah ça, c'est pas vrai ! s’exclame Sarah De Coussergues. «Faut que le monde sorte de cette image-là, parce qu'au contraire, maintenant, depuis les années, on a vraiment réussi à peaufiner le vin. On arrive de plus en plus à trouver quelque chose avec le climat qu'on a.»
L’Orpailleur vend 13 produits. Le vignoble fait partie de la Route des vins de Brome-Missisquoi avec 25 autres vignobles. La saison forte se poursuit jusqu'à en octobre prochain.
Voyez le reportage d'Alexandra Paré dans la vidéo.