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Des infirmières du milieu carcéral craignent même d’avoir été infectées. Dans une note datée de la semaine dernière obtenue par Noovo Info, on constate d’ailleurs que les agents des services correctionnels ont refusé d'admettre une personne incarcérée en provenance du secteur où une infection a été recensée en raison du danger que représente la tuberculose pour ces agents.
Il est aussi mentionné qu'il est dorénavant requis de vérifier la présence de symptômes s'apparentant à la tuberculose chez les futurs détenus. La Direction de la santé publique confirme qu'il y a eu deux cas positifs dans la prison depuis le début de l'été.
Selon nos informations, l’un des détenus malades aurait même connu des complications et aurait dû être transféré à l’hôpital.
Les symptômes de la tuberculose active se manifestent notamment par l’apparition d’une toux qui persiste deux à trois semaines, par des crachats avec ou sans présence de sang, de la fièvre, des sueurs nocturnes et une perte de poids. Cette forme est contagieuse et se propage dans l'air quand une personne respire, parle ou tousse. Pour contracter la maladie, il faut généralement passer plus de 100-120h dans le même endroit que la personne infectée.
Il existe cependant des traitements pour traiter la maladie.
Dans un courriel envoyé à Noovo Info, une relationniste du ministère de la Sécurité publique (MSP) a confirmé qu’une brigade de la santé publique s’était rendue à la prison de Bordeaux afin de «faire de la sensibilisation auprès des personnes incarcérées et leur proposer un dépistage». Il a cependant été impossible d’obtenir des données précises concernant les résultats de ces tests «pour des raisons de sécurité et de confidentialité».
«Dès qu’un cas de tuberculose est soupçonné, des mesures préventives sont appliquées en fonction des recommandations du service des soins de santé de l’établissement, notamment en matière de port du matériel de protection par le personnel et par la personne incarcérée, ainsi que d’isolement de cette dernière et des codétenus en cellule ou en secteur», précise-t-on.
Du côté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal , on précise que des centaines de personnes incarcérées ainsi que des membres du personnel ont été ciblés pour le dépistage de la tuberculose latente.
Il est à noter que la tuberculose latente est une forme dormante de la maladie qui n’est pas contagieuse et qui ne cause pas de symptômes ou d’impacts sur la santé. Chez 5 à 10% des cas, cependant, elle peut entraîner une maladie active des mois, voire des années plus tard.
«La situation est sous contrôle et on ne s’attend pas à une augmentation marquée des cas de tuberculose active dans le milieu carcéral», insiste-t-on toutefois.
Les personnes ayant reçu un test de dépistage positif ont été dirigées vers des médecins afin d’avoir accès à une médicamentation préventive visant à empêcher le développement de la tuberculose active. «Un protocole a été mis en place afin d’évaluer rapidement tout cas suspect de tuberculose active», ajoute le CIUSSS.