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Au Québec, cette décision a notamment eu pour effet de faire bouger les choses en ce qui concerne l’avortement par médication.
Le 14 juillet dernier, le Collège des médecins a levé l’obligation d’imposer une échographie à une femme désirant la pilule abortive, et a aboli les formations obligatoires pour les médecins qui voudraient la prescrire.
«Ça vient envoyer le message qu’avoir une grossesse interrompue, ça fait partie du cours normal de la santé reproductive», a précisé Mélina Castonguay, sage-femme et cofondatrice des passeuses, un organisme visant à améliorer les soins d’avortement au Québec.
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C’est maintenant au tour des sages-femmes de mettre l'épaule à la roue. Dès l'automne, elles pourront prescrire ce médicament, a annoncé leur ordre professionnel.
«C’est vraiment une évidence que les sages-femmes sont compétentes et ont les habilités ainsi que les capacités relationnelles pour s’engager dans cette activité. C’est un gros pas pour notre pratique professionnelle. Je pense aussi que ça va contribuer à améliorer l’accès à la pilule abortive pour les femmes du Québec», a expliqué Julie Pelletier, présidente de l’ordre des sages-femmes du Québec.
Ainsi, cela permettra de faire connaître cette option aux Québécoises, puisque plusieurs d'entres elles ignorent encore son existence ou son fonctionnement.
«Le fait qu’on traitait l’avortement par médicament séparément du reste de la médecine est venu entretenir un certain tabou et une méconnaissance de ce médicament par les patientes, par les médecins et autres professionnels de la santé. Parce qu’on faisait comme si c’était quelque chose de vraiment compliqué, qu’on devait traiter à part, qu’il fallait avoir une formation spéciale», a mentionné la Dre Geneviève Boix, médecin de famille pratiquant des avortements.
Malgré ces récentes avancées, il y a toujours d'autres barrières qui existent par rapport à l'accès à l'avortement dans la province et ailleurs au pays.
«Il faudra inclure aussi les sages-femmes dans les services d’avortement publics. Si une femme va dans un service d’avortement, peut-être elle va rencontrer un médecin ou une sage-femme et tout ça reste à bâtir », a dit Mme Pelletier.
En 2020, il y a eu 74 155 avortements au Canada, dont 21 815 au Québec.
«Les statistiques disent que la majorité des femmes vont aller vers l’avortement chirurgical qu’on connaît plus. Probablement pas, parce que c’est ce qu’elles préfèrent, mais parce que ce n’est pas assez connu. Jusqu’à tout récemment, afin de pouvoir prescrire la pilule abortive, il y avait des formations quand même à accomplir […] Ça diminuait aussi le nombre de professionnels pour la prescrire donc il y a moins d’accès», a indiqué la présidente de l'ordre des sages-femmes du Québec
Selon Mme Castonguay, il faudrait en parler davantage notamment en faisant des campagnes d'informations auprès des femmes.
«Une campagne d’information serait nécessaire parce que, entre autres, la pilule du lendemain et la pilule abortive sont confondues», a dit la sage-femme.
Voyez le reportage de la journaliste Camille Laurin-Desjardins ci-contre.