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Des images à caractère sexuel de personnes mineures générées par intelligence artificielle (IA) et la technologie de l'hypertrucage ont été découvertes dans une école secondaire de Sainte-Thérèse. Avant d’être saisies par la police, ces clichés ont grandement circulé.
En lien avec affaire, cinq élèves d’une école secondaire de Sainte-Thérèse pourraient faire face à des accusations criminelles pour production, possession ou distribution de pornographie juvénile, a expliqué la coordonnatrice du Comité de concertation en matière de lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants sur internet, Me Joanny H. St-Pierre.
Et créer de fausses images à caractère sexuel en 2024 est une tâche extrêmement facile. Le journaliste de Noovo Info Emmanuel Leroux-Nega a été en mesure de dénicher un logiciel accessible à tous permettant de générer des faux nus en utilisant simplement une photo de son visage. Et les résultats sont choquants.
Ce phénomène est «préoccupant», alerte Eric Huard, préventionniste-enquêteur à la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville. Dès qu’un cas de la sorte est signalé à la police, d’autres situations similaires éclatent, a-t-il expliqué à Noovo Info.
«On se retrouve avec des dossiers de plus en plus difficiles à enquêter. La seule arme réelle qu’on a, c’est la prévention.»
Pourquoi de telles choses voient le jour dans les écoles secondaires? «Les jeunes vont considérer que c’est quelque chose de drôle, qui peut être utilisé comme une blague, d’autres vont aller jusqu’à humilier et utiliser ça comme un point de contrôle sur les autres», a ajouté M. Huard.
Mais l’impact sur les victimes demeure considérable, mentionne Me St-Pierre, alors qu’il est extrêmement difficile d’effacer complètement ces photos explicites, qui continuent alors de circuler.
«Les victimes restent avec cette conscience que quelqu’un va un jour retomber sur ces fichiers. Ça peut avoir des conséquences désastreuses pouvant aller jusqu’à de l’auto-mutilation, des tentatives de suicide, voire le suicide», a déploré Me St-Pierre.
Noovo Info s’est déplacé à la maison de jeunes L’Hôte maison, à Montréal. Des jeunes interrogés sur place dénoncent le phénomène.
«Les gens s’en foutent, ils ne prennent pas vraiment ça au sérieux», a mentionné un adolescent sur place.
D’autres estiment qu’ils seraient en mesure de différencier une vraie photo d’une image générée par IA.
Voyez le reportage d’Emmanuel Leroux-Nega dans la vidéo.