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«Ils nous ont dit mercredi que toutes les filles, dont on pouvait voir les genoux, allaient se faire renvoyer chez elles. On ne trouve pas ça correct, car ce n’est pas ce qui est écrit dans le règlement», a lancé Talie Cloutier.
L’élève de secondaire 5 a décidé d’écrire une lettre à Noovo Info afin de dénoncer la situation, qualifiée «d’injustice» par les filles de l’école. Au total, une cinquantaine de filles auraient été retournées à la maison.
Lors d’une manifestation organisée jeudi matin devant l’établissement scolaire, les élèves ont montré du doigt les décisions de la direction, qui mentionne dans un avis aux parents que les shorts doivent être «aux genoux ou légèrement au-dessus des genoux».
Mais ce règlement ne s’appliquerait que pour les filles, déplore Talie. «Les gars ne se sont jamais fait sortir de leur classe et ne se sont pas fait avertir.»
«C’est dégradant, car ça nous fait sentir inférieures. Est-ce que c’est parce que nos genoux sont trop sexuels? Les shorts que nous portons en tant qu'élèves couvrent notre corps de façon respectable et ne laissent rien paraître d'inapproprié.»
Interrogée par Noovo Info, Romy Moïse Éthier dit avoir été suspendue par l'école pour avoir porté le même short que son camarade masculin, Émile Leprohon.
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«Je n’ai pas reçu un seul avertissement. Et le directeur m’a regardé les genoux un bon cinq secondes», a-t-il soutenu.
«La directrice nous a dit des propos gênants et humiliants. Elle nous a dit que si on avait des shorts aussi courts, on s’habillait comme des prostitués», a lancé Alicia Fortin, qui a été renvoyée chez elle pour avoir porté des shorts.
Depuis que des vagues de chaleur ont frappé la chaleur il y a environ une semaine, des techniciennes en éducation spécialisée (TES) de Curé-Antoine-Labelle auraient rencontré chaque fille avec des shorts individuellement afin de juger si elles respectaient le code vestimentaire, confie l’élève de secondaire 5.
« Elle [une TES] a dit que mes genoux attiraient les garçons. Je n'ai pas compris pourquoi, a expliqué Isabelle Drouin, une autre élève. Elle a dit mot pour mot: tes genoux attirent les garçons, tu dois rentrer chez toi.»
«Les garçons trouvaient ça stupide, alors tout au long de la journée, ils raccourcissaient leurs shorts et ne se faisaient pas avertir», a renchéri Talie.
Selon les élèves, porter des pantalons à cette période de l’année est tout simplement impossible, alors que l’école ne serait pas dotée d’air climatisé. «Des classes n’ont même pas de ventilateur. Le système de ventilation ne fonctionne plus très bien», ont-ils déploré.
Les élèves disent avoir tenté de discuter avec la direction à propos de la situation, mais sans succès.
Lors de la manifestation, la direction de l'école est sortie à l'extérieur de l'établissement. Elle a toutefois refusé de nous accorder une entrevue et nous a demandé de quitter le terrain. Noovo Info a été redirigé vers le Centre de services scolaire de Laval.
Yves-Michel Volcy, directeur général du Centre de services scolaire de Laval, a soutenu que le code vestimentaire est le même pour tout le monde et qu'il n'est pas genré.
«On a remarqué dans les derniers jours qu’il y avait davantage de jeunes filles qui ne respectaient pas le code de vie. Il y a eu des avertissements verbaux et une communication auprès des parents», a-t-il répliqué.
Voyez le reportage de Marie-Pier Boucher dans la vidéo.
-Avec les informations de Marie-Pier Boucher