Début du contenu principal.
Cette femme de 66 ans a souffert d'une embolie pulmonaire au mois d'août. Arrivée avec des difficultés respiratoires au Centre hospitalier affilié universitaire régional (CHAUT) de Trois-Rivières, son état avait été jugé prioritaire, mais ça aura tout de même pris 22 heures avant qu'elle soit prise en charge.
Elle aurait dû recevoir des soins médicaux en 30 minutes.
«On est encore sous le choc» des mois plus tard, a admis son frère Yves Bouchard en entrevue avec Noovo Info, vendredi.
«Elle a communiqué avec moi le 16 août en soirée pour me dire qu’elle avait des grosses difficultés respiratoires», a-t-il raconté. «Elle était à bout de souffle, avait de la difficulté à s’exprimer. Je suis allé chez elle. J’ai décidé de l’amener immédiatement à l’urgence; de façon évidente, elle avait un problème évident au niveau de ses poumons, ses voies respiratoires.»
Mme Bouchard est arrivée à l’urgence vers 19h ce soir-là. «On a passé toute la nuit à l’urgence, dans la salle d’attente, sans suivi médical», a relaté son frère. «Le lendemain, en allant la revoir en avant-midi, elle venait d’avoir un médecin qui avait fait une première évaluation. On a commencé à parler d’une possibilité de phlébite ou d’embolie pulmonaire. On était en attente d’examens supplémentaires.»
M. Bouchard et la famille ont déposé vendredi une plainte au Commissaire aux plaintes et à la qualité des services du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).
Pour l’heure, le CIUSSS MCQ limite les informations qui peuvent être rendues publiques dans ce dossier, malgré l’accord de la famille. On a cependant assuré à Noovo Info qu’un médecin est présent en tout temps la nuit à l’urgence et que le personnel agit rapidement lorsque l’état d’une personne se dégrade.
Le Bureau du coroner n’a pas été impliqué parce que la cause du décès est connue et ne répond à aucun critère pour déclencher une enquête. Y a-t-il pourtant matière à enquête?
«Une des questions qu’on pose tout le temps, c’est de savoir si la personne a été bien triée, et étant donné que c’est une personne quand même âgée, de savoir si on a vérifié, si on est revenu la voir», a commenté Paul Brunet, président du Conseil pour la protection des malades, dans un entretien avec Noovo Info.
Dans tous les cas, la famille de Micheline Bouchard attend des excuses officielles de la part du CIUSSS MCQ, et que l’établissement reconnaisse qu’un dysfonctionnement clinique et médical est en lien avec le décès de la dame.
«Elle devrait encore être vivante aujourd’hui», a déploré Yves Bouchard.