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Le taux d'occupation sur civière dépassait les 125% dans plusieurs hôpitaux de la province, mardi matin, selon Index Santé. Les autorités sanitaires demandent la collaboration de la population.
Conscient de l’hiver «difficile» à nos portes dans le système de la santé en raison des virus respiratoires, mais aussi du contexte de négociation de nouvelles conventions collectives dans le secteur public, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a assuré mardi que des actions concrètes allaient être mises en place pour améliorer la situation dans les urgences.
Mais le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec, présent au point de presse du ministre Dubé avec le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, affirme qu’il n’y aura «pas de miracle». Le Dr Boucher a indiqué que plus de 1000 Québécois étaient en attente sur une civière en date de mardi.
Augmentation des virus, congés des Fêtes, pénurie de main-d’œuvre, vieillissement de la population, contexte des grèves: c’est là le cocktail d’un autre hiver où le temps d’attente pourrait être long dans les hôpitaux québécois. Le taux d'occupation sur civière dépasse les 125% dans plusieurs hôpitaux de la province, selon Index Santé.
La situation semble plus critique dans certaines régions, telles que Lanaudière et les Laurentides où des établissements affichaient un taux d'occupation de plus de 150 %.
Le ministre Dubé et les spécialistes ont demandé l’aide de la population, car ils constatent qu’«une grande proportion des gens consulte sans problème urgent». Il rappelle que les cliniques de médecine familiale ou d'infirmières praticiennes spécialisées sont des options disponibles, tout comme les pharmaciens qui peuvent fournir des conseils professionnels.
Bien que les délais d'attente soient plus longs que souhaité, la ligne 8-1-1 permet de parler à une infirmière et même d'obtenir un rendez-vous dans une clinique d'hiver.
«Encore la semaine dernière, je voyais quelqu’un de 25 ans qui venait qui faisait de la fièvre, qui toussait, qui avait mal à la gorge et puis qui venait dans nos urgences», a renchéri le Dr Boucher.
Le Dr Luc Boileau a rappelé lors du point de presse que la COVID-19 «est toujours en hausse» au Québec. Le J.N1, Un variant «pas plus dangereux», mais «plus contagieux», «circule plus et contamine plus de monde».
«(Quelque) 40 000, sinon 50 000 personnes sont contaminées par le virus chaque jour», selon le Dr Boileau, qui a rappelé les bonnes pratiques sanitaires et appelé la population à se faire vacciner.
M. Dubé a surtout montré du doigt le manque de personnel pour pallier à l’achalandage dans les urgences. Le ministre de la Santé a toutefois refusé de blâmer les dernières séquences de grèves de personnel en soins de santé, bien que ce contexte n’aide pas la situation à ses yeux.
«On comprend que les différents syndicats ont besoin et veulent faire la grève», a commenté M. Dubé. «On remercie le personnel, malgré les difficultés. Merci d’être là, on l’apprécie.»
Le ministre Dubé estime d’ailleurs que le fameux projet de loi 15, adopté sous bâillon à la fin de la dernière session parlementaire, offrira à Québec l’agilité pour mieux optimiser les ressources disponibles sur le réseau dans les prochains mois.
«Mais je ne peux pas attendre que le PL15 soit en vigueur partout», a dit le ministre Dubé. «En continuité avec la cellule de crise, on va avoir un groupe agile qui va s’assurer que les options identifiées vont être déployées partout.»
Ainsi, les 34 directions d’établissements de santé ont été rencontrées pour mettre en place des solutions pour désengorger les urgences. Les rencontres continueront avec le Dr Boucher dans les prochaines semaines.
Le Regroupement des chefs d'urgence du Québec a interpellé la fin de semaine dernière le ministre Dubé sur la situation qui «s’est détériorée de manière fulgurante» et qui est devenue «hors de contrôle» dans les urgences des hôpitaux de la province.
Dans une lettre destinée à l'élu caquiste et rapportée par différents médias, le regroupement a décrié l'«inertie» du gouvernement alors que «la crise ne fait qu'empirer».
Avec de l'information de La Presse canadienne.