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Des femmes du Québec disent avoir vécu l’horreur après que des centaines de participantes soient tombées gravement malades pendant leur expédition. Une quinzaine d’entre elles ont même dû être hospitalisées.
Julie Morin était parmi le groupe de 812 femmes qui participaient au trek Rose Trip. Elle dit avoir vu et entendu des choses traumatisantes, alors qu’environ 200 femmes seraient tombées malades.
«Une dame est allée aider son amie dans la tente de la Croix-Rouge et elle a vu plein de filles couchées par terre perfusées, mais qui baignaient dans leur merde», a-t-elle raconté lors d’un entretien avec Noovo Info. «Tu ne peux pas laisser des humains comme ça, ça n’a pas de sens.»
Les participantes montrent du doigt le manque de soins et les conditions insalubres, alors que des femmes ont dû cohabiter avec les malades.
«L’équipe médicale n’avait pas assez de médicaments pour tout le monde. Ils devaient choisir quelle femme serait perfusée et laquelle ne le serait pas», a déploré Mme Morin.
Par écrit, une autre participante de la province a fait part de son expérience.
«Ce qu’on a vu était digne d’un film d’horreur avec des femmes humiliées et sans dignité. J’ai vu une femme qui s’était vidée sur elle aux toilettes, nue du bas avec ses culottes dans les mains en attente d’avoir de l’aide.»
La dame raconte qu’elle portait un masque pour se protéger, mais également pour les odeurs qui envahissaient leur tente. «C’était infect.»
Critiquée pour sa mauvaise gestion, l’agence française Désertours soutient qu’une enquête sanitaire est en cours.
De leur côté, des participantes organisent un recours collectif pour obtenir un dédommagement et pour s’assurer que l’organisateur cesse d’opérer dans ces conditions. Des personnes ont d’ailleurs annulé leur participation en vue de la prochaine édition.
«Une fosse septique à ciel ouvert ne doit pas être à côté de ta cuisine, ça n’a aucun bon sens», s’est insurgée Mme Morin. «Après une vingtaine de filles malades, ils auraient dû évacuer le site. Ils ont plutôt laissé ça aller pour l’évènement. Il n’y avait plus d’évènement. Il y avait trop de personnes malades sur place», soutient-elle.
Désertours a envoyé un message aux participantes pour s’excuser et réitérer son soutien.
«C’est la première fois que nous sommes confrontés à un événement d’une telle ampleur, et nous cherchons à faire toute la lumière sur les faits», peut-on lire.
Dans une réponse acheminée à Noovo Info, Désertours a assuré que différentes mesures ont été déployées avec l’équipe médicale et que les personnes les plus malades ont été prises en charge par les hôpitaux marocains.
Désertours souhaite comprendre la façon dont la maladie s’est propagée pour éviter que ça ne se reproduise.
Voyez le reportage de Laurence Royer dans la vidéo.