Début du contenu principal.
«Tous ces virus-là peuvent cohabiter dans une même personne. Le fait d’avoir une des infections fragilise une personne et augmente son risque par un deuxième virus ou une bactérie.»
Cette année, la saison de la grippe est particulièrement féroce au Québec, mais surtout, elle est en avance.
C’est ce que démontrent les derniers résultats de la surveillance de l’influenza et d’autres virus respiratoires de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Source: INSPQ
Très peu de cas d’influenza ont été enregistrés au cours les deux dernières années en raison des mesures de protection qui ont été adoptées afin de faire face à la COVID-19. Cette fois, c’est tout le contraire alors que la saison de la grippe est notablement précoce.
Il s’agit d’une situation «surprenante» selon la Dre Dominique Tessier, médecin spécialisée en médecine de famille.
«Ça surprend tout le monde […] Dans les dernières années, même avant la pandémie, on avait la période de l’influenza qui commençait après la période des Fêtes, et pas beaucoup avant comme en ce moment», a souligné Dre Tessier en entrevue avec Noovo Info.
Cette montée des cas de grippe coïncide avec l’arrivée du virus respiratoire syncytial (VRS) et du virus de la COVID-19 qui rôde toujours, créant ainsi une triple menace de virus respiratoires. Comme l’influenza, le VRS fait normalement son entrée au Québec plus tard dans la saison hivernale, alors que des cas ont été observés dès le mois de septembre.
«Ça rend le tableau très compliqué, surtout chez les gens qui ont des conditions préexistences ou des maladies chroniques», a poursuivi Dre Tessier.
À VOIR ÉGALEMENT | VRS: une saison «particulièrement précoce et sévère» cette année
Ces trois virus touchent particulièrement les enfants, ce qui mène d’ailleurs à des salles d’urgence bondées partout en province et à une pénurie des médicaments pour enfants. Le système immunitaire des enfants est moins développé en raison des précautions adoptées en lien avec la COVID-19, au cours des deux dernières années, estime la médecin de famille.
«Les jeunes enfants qui n’ont pas du tout été exposés parce qu’on prenait beaucoup de précautions […] ont un système immunitaire plus immature. Ils ont moins d’histoires d’infections passées dans leur corps. Donc, oui, malheureusement, ça cause une susceptibilité un peu plus grande», explique-t-elle.
Cependant, une distinction est de mise en ce qui concerne les adultes. Selon Dre Tessier, les systèmes immunitaires des adultes «ne sont pas plus fragiles».
Au contraire, les précautions qui ont engendré une diminution des cas de grippe et d’autres virus respiratoires durant la crise sanitaire démontrent leur efficacité, argumente-t-elle.
La médecin de famille est d’avis que la responsabilité de prendre lesdites précautions sanitaires revient à la population, particulièrement durant cette période où les menaces invisibles ont un impact important sur le réseau de la santé, et surtout à la veille des Fêtes.
Selon IndexSanté, les taux d’occupation des salles d’urgence du Québec sont considérés comme «très élevés», à l’exception des urgences dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue et du Saguenay–Lac-Saint-Jean qui enregistrent des taux «élevés», et du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine qui sont «normaux».
Concernant les virus respiratoires, il est recommandé d’aller à l’urgence seulement lors d’une situation de «crise respiratoire», ou dans le cas d’une fièvre «très élevée qu’on n’arrive pas à contrôler». Autrement, il est recommandé de se soigner à la maison, estime la médecin.
En raison de cette épidémie de virus, il serait temps de reprendre nos habitudes sanitaires, notamment le lavage des mains, la distanciation sociale, mais aussi le port de masque dans certaines situations, selon Dre Tessier.
«Pour protéger [les personnes vulnérables], surtout les bébés prématurés, les très jeunes enfants, on se retient, on ne les embrasse pas. Quand on arrive dans une maison où il y a un bébé, on se lave les mains et on met un masque», a soutenu Dre Tessier.
Enfin, la médecin recommande à tous la vaccination contre l’influenza et la COVID-19.