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International

Des frappes aériennes israéliennes ont tué au moins 37 personnes à Rafah

Ces bombardements ont visé la même zone où les frappes avaient déclenché un incendie mortel quelques jours plus tôt.

Des Palestiniens déplacés inspectent leurs tentes détruites par les bombardements israéliens, à côté d'une installation de l'UNRWA à l'ouest de la ville de Rafah, dans la bande de Gaza, le mardi 28 mai 2024.
Des Palestiniens déplacés inspectent leurs tentes détruites par les bombardements israéliens, à côté d'une installation de l'UNRWA à l'ouest de la ville de Rafah, dans la bande de Gaza, le mardi 28 mai 2024.

Source

Associated Press
Associated Press

Des bombardements et des frappes aériennes d'Israël ont tué mardi au moins 37 personnes, la plupart réfugiées dans des tentes, à l'extérieur de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. 

Ces bombardements ont visé la même zone où les frappes avaient déclenché un incendie mortel quelques jours plus tôt dans un camp de Palestiniens déplacés – selon des témoins, des secouristes et des responsables de l’hôpital.

L’enfer des camps de tentes a suscité une indignation internationale généralisée, y compris de la part de certains des alliés les plus proches d’Israël, face à l’offensive militaire croissante sur la ville de Rafah. 

Et signe de l'isolement croissant d'Israël sur la scène mondiale, l'Espagne, la Norvège et l'Irlande ont officiellement reconnu mardi un État palestinien.

 

L'armée israélienne a suggéré que l'incendie de dimanche dans le camp de tentes pourrait avoir été causé par des explosions secondaires, probablement provoquées par des armes de militants palestiniens. 

Les résultats de l'enquête initiale menée par l'État hébreu sur cet incendie mortel ont été publiés mardi. Le porte-parole militaire, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que la cause de l'incendie faisait toujours l'objet d'une enquête, mais que les munitions utilisées – ciblant ce que l'armée a déclaré être une position avec deux militants de haut rang du Hamas — étaient trop petites pour en être la source.

La frappe aérienne ou l'incendie qui a suivi pourrait également avoir enflammé du carburant, des bonbonnes de gaz ou d'autres matériaux dans le camp. L’incendie a tué 45 Palestiniens, selon le décompte des autorités sanitaires de Gaza. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré que l’incendie était le résultat d’un «accident tragique».

Pas d'ordre d'évacuation

L'offensive israélienne contre Rafah, lancée le 6 mai, a poussé plus d'un million de personnes à fuir la ville, a déclaré mardi l'agence des Nations Unies qui aide les réfugiés palestiniens (UNRWA). La plupart avaient déjà été déplacés à plusieurs reprises depuis le début de cette guerre de près de huit mois entre Israël et le Hamas. Les familles sont désormais dispersées dans des camps de tentes de fortune et dans d’autres zones ravagées par la guerre.

Les frappes des derniers jours ont touché des zones dans l’ouest de Rafah, où l'armée israélienne n'avait pas lancé d'ordre d’évacuation. Les troupes terrestres et les chars israéliens opèrent dans l’est de Rafah, dans les quartiers centraux de la ville et le long de la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte, au sud. 

Des bombardements ont frappé lundi soir et mardi matin le district de Tel al-Sultan, dans l'ouest de Rafah, tuant au moins 16 personnes, ont indiqué la Défense civile palestinienne et le Croissant-Rouge palestinien. Sept des morts se trouvaient dans des tentes à côté d’une installation des Nations Unies, à environ 200 mètres du lieu de l’attaque et de l’incendie de dimanche soir.

«Ce fut une nuit d'horreur», a déclaré Abdel-Rahman Abu Ismail, un Palestinien de la ville de Gaza qui était venu se réfugier à Tel al-Sultan en décembre. Il a déclaré avoir entendu des «bruits constants» d’explosions pendant la nuit et jusqu’à mardi, avec des avions de combat et des drones survolant le secteur.

Les États-Unis et d’autres alliés d’Israël ont mis en garde contre une vaste offensive à Rafah. L’administration de Joe Biden a affirmé que cela franchirait une «ligne rouge» et refuse de fournir des armes offensives pour une telle entreprise.

La Maison-Blanche a certes condamné mardi la mort de dizaines de civils à Rafah, mais a annoncé qu'elle ne prévoyait aucun changement de politique à la suite de ces frappes israéliennes.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a déclaré aux journalistes qu'Israël n'avait pas franchi la «ligne rouge» du président Joe Biden pour refuser de futurs transferts d'armes offensives, parce que l'État hébreu n'a pas lancé une invasion terrestre à grande échelle à Rafah — et Washington semble croire qu'il ne le fera pas.

Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, n’a donné mardi aucune indication selon laquelle l’administration considérait qu’Israël avait franchi l’une des lignes rouges à Rafah. Il a affirmé que l’offensive était toujours d’une échelle «bien différente» des attaques contre d’autres populations dans la bande de Gaza.

Vendredi dernier, la Cour internationale de justice a appelé Israël à mettre un terme immédiatement à son offensive sur Rafah, mais l'instance judiciaire de l'ONU n'a aucun pouvoir de faire respecter cet ordre.

«Démanteler le Hamas»

Mardi après-midi, une frappe de drone israélien a touché des tentes près d'un hôpital de campagne sur la côte méditerranéenne à l'ouest de Rafah, tuant au moins 21 personnes, dont 13 femmes, a annoncé le ministère de la Santé de Gaza. 

M. Nétanyahou s’est engagé à aller de l’avant, affirmant que les forces israéliennes devaient entrer à l'intérieur de Rafah pour démanteler le Hamas et libérer les otages pris lors de l’attaque du 7 octobre qui a déclenché cette guerre.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que deux établissements médicaux à Tel al-Sultan étaient hors service en raison des bombardements intenses à proximité. «Medical Aid for Palestinians», une organisation caritative opérant sur tout le territoire, a annoncé que le centre médical Tel al-Sultan et l'hôpital de campagne indonésien étaient confinés avec des médecins, des patients et des personnes déplacées coincés à l'intérieur.

La plupart des hôpitaux de la bande de Gaza ne fonctionnent plus. L’hôpital du Koweït à Rafah a fermé ses portes lundi après qu’une frappe près de son entrée a tué deux travailleurs de la santé.

Un porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé a soutenu que les victimes de la frappe et de l’incendie de dimanche ont «complètement submergé» les hôpitaux de campagne de la région, qui manquaient déjà de fournitures pour soigner les brûlures graves.

«Cela nécessite des soins intensifs, de l'électricité, des services médicaux de haut niveau, a souligné la docteure Margaret Harris aux journalistes à Genève. Nous avons de plus en plus de mal à avoir des médecins et des infirmières hautement qualifiés parce qu’ils ont été déplacés.»

Environ 80 % des 2,3 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacés et les responsables des Nations Unies affirment que certaines parties du territoire sont aux prises avec la famine.

Les combats à Rafah ont rendu presque impossibles aux groupes humanitaires l’importation et la distribution de l’aide au sud de Gaza.

Source

Associated Press
Associated Press