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Société

Un tiers des anglophones victimes de discrimination linguistique au Québec, selon Statistique Canada

Ce constat fait partie des premiers résultats de l'Enquête sur la population de langue officielle en situation minoritaire de 2022.

Depuis mercredi, l’Esplanade du Parc olympique de Montréal déploie sur 132 mâts un nombre identique de drapeaux du Québec, pour souligner la Fête nationale et le 75e anniversaire du fleurdelysé.
/ Noovo Info

Statistique Canada a dévoilé qu'un adulte sur quatre dit avoir subi de la discrimination linguistique ou reçu un traitement injuste en raison de l'utilisation de la langue minoritaire au pays en 2022. Cette situation est plus forte au Québec (36%) contrairement au reste du Canada (13%).

Ce constat fait partie des premiers résultats de l'Enquête sur la population de langue officielle en situation minoritaire de 2022. Réalisée en 2022, cette enquête avait pour but de faire un état de la situation des anglophones au Québec et des francophones ailleurs au pays. 

Selon Statistique Canada, 31% des anglophones au Québec et 24% des francophones au Canada ont déjà vécu une «situation d'insécurité linguistique»­. Les endroits où plus de personnes ont hésité à utiliser la langue minoritaire sont les capitales territoriales (40%), les provinces de l'Ouest canadien (27% en moyenne) et trois provinces de l'Atlantique (29% en moyenne- excluant le Nouveau-Brunswick).

Toutefois, la plupart des adultes canadiens de langue officielle minoritaire ont eu accès à certains services gouvernementaux dans leur langue. Au Québec, les anglophones ont pu toujours ou souvent été en mesure d'utiliser l'anglais pour recevoir des services et des renseignements auprès des gouvernements (73% au fédéral, 45% au niveau provincial et 8% au municipal).

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Dans les autres provinces, l'utilisation du français pour communiquer auprès des gouvernements a diminué, passant de 60% en 2006 à 42% en 2022 au niveau fédéral, de 49% à 34% au niveau provincial ou territorial et de 44% à 36% au niveau municipal.

Notons qu'au Québec, l'usage du français recule «dans la plupart des domaines de la vie sociale» depuis le début des années 2000. C'est une situation «particulièrement préoccupante» au travail et dans la culture qui va perdurer «à moins de changements structurels», selon une série d'études du commissaire à la langue française Benoît Dubreuil.

Par ailleurs, la plupart des enfants et des adultes anglophones québécois utilisent l'anglais sur les médias sociaux, révèle l'étude. De plus, un récent rapport de l'Office québécois de la langue française (OQLF) a révélé que près de 47% des Québécois ont exprimé, au moins une fois au cours des 12 derniers mois, une insatisfaction liée à l’accès à des informations en français sur les plateformes numériques.

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Environ le quart des adultes et des enfants en situation minoritaire, tant au Québec qu'au Canada hors Québec, ont assisté à des spectacles ou des événements artistiques présentés dans la langue officielle minoritaire au moins une fois au cours de l'année 2021, précise-t-on.

D'après les résultats de Statistique Canada, environ un anglophone sur cinq (18%) a jugé que la présence de l'anglais dans sa municipalité au Québec avait augmenté au cours des 10 années précédant l'enquête, alors que deux anglophones sur cinq (41%) estimaient que la présence de la langue minoritaire avait diminué. Face à la baisse de la population anglophone, des municipalités bilingues - qui étaient autrefois majoritaires et désormais sous le seuil des 50% - ont décidé de passer à l'action. L'OQLF a confirmé à CTV News que 48 des municipalités où l'anglais n'était plus la langue maternelle de la majorité ont adopté des résolutions pour conserver leur statut bilingue.

Ailleurs au pays, environ un francophone sur six (16%) trouvait en 2022 que la présence du français dans sa municipalité avait augmenté au cours des 10 années précédant l'enquête, alors que plus du quart (28%) a estimé qu'elle avait diminué.

Avec des informations de La Presse canadienne et de CTV News