Début du contenu principal.
Un enfant de la maternelle aurait vu une personne en poursuivre une autre avec un couteau à la main.
Un campement de personnes en situation d’itinérance s’agrandit non loin d’une école primaire de Longueuil et cela suscite de la colère et de l’inquiétude chez des parents. Certains d’entre eux ont contacté Noovo Info pour rapporter qu’un enfant de la maternelle a vu une personne en poursuivre une autre avec un couteau à la main mercredi.
Il y a un campement depuis longtemps dans ce secteur du Vieux-Longueuil, près du parc Jean-de-Lalande où se trouve l’école des Petits-Explorateurs, mais aussi la Halte du coin, un refuge pour personnes en situation d’itinérance. Typiquement, on y retrouve une dizaine de tentes. Mais tandis qu’approchent la fin de l’année scolaire et le début de l’été, le nombre de tentes et de personnes qui s’y réfugient a radicalement augmenté, si bien qu’on retrouve désormais une trentaine de tentes sur les lieux.
La scène inquiétante rapportée par des parents à Noovo Info n’est qu’un de plusieurs moments désobligeants qui s’y sont produits récemment, comme des personnes qui urinent en public, devant les enfants de l’établissement.
Chantal Fortin, la directrice de l’école des Petits-Explorateurs, admet que la cohabitation devient particulièrement «difficile». Et ça ne s'arrêtera pas avec la fin des classes. Un camp de jour opère sur les terrains du parc situé à quelques mètres des tentes. Plusieurs parents ont désinscrit leur enfant.
Le cabinet de la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a refusé de commenter l'affaire auprès de Noovo Info, mais a indiqué qu'elle comptait faire une annonce la semaine prochaine.
Les phénomènes d’itinérance et de campements ont longtemps été associés aux grandes villes. Mais depuis quelques années, ils se sont étendus jusqu'aux banlieues, pénétrant dans des environnements inhabituels et sans infrastructures suffisantes pour les recevoir.
Sur la Rive-Sud de Montréal, ces phénomènes sont grandement accentués par la crise aiguë du logement qui y sévit.
En janvier dernier, la mairesse Fournier a présenté une feuille de route sur trois ans pour faire face à cet enjeu.
Selon les estimations de la municipalité, l’itinérance est en «hausse marquée» sur son territoire depuis le début de la pandémie. En Montérégie, un dénombrement daté du 11 octobre 2022 estimait le nombre de personnes vivant en situation d’itinérance à 787, soit une hausse de 274 depuis 2018.
Plus d’une douzaine de campements sont répertoriés à Longueuil. Et la Ville ne souhaite pas démanteler ces campements, sauf pour des raisons de sécurité. La municipalité s’est cependant dotée d’un cadre de référence municipal, ainsi que du plan d’action de lutte à l’itinérance 2024-2026.
Le cadre de référence a pour objectif «d'énoncer une vision, des principes directeurs pour identifier les meilleures pratiques et orienter ses actions». La Ville y explique notamment vouloir trouver des solutions en habitation, alors que le taux d’inoccupation des logements se situe sous la barre des 3%. Au moment d’écrire ces lignes, tous les refuges sont complets sur le territoire de la municipalité.
Dans le plan d'action, on retrouve les 52 actions concrètes que Longueuil souhaite mettre en place. Pour l’année 2024, la Ville investit 825 000$ dans ce projet.
Avec de l'information d'Emmanuel Leroux-Nega et d'Audrey Bonaque pour Noovo Info.