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Politique

Tarifs américains: Blanchet minimise la vague de patriotisme canadien au Québec

«Je ne suis pas sous l'impression que ça va durer tant que ça cette affaire-là.»

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, est vu à travers les lunettes d'un journaliste alors qu'il répond à une question lors d'une allocution dans le foyer de la Chambre des communes, à Ottawa, le mercredi 5 mars 2025.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, est vu à travers les lunettes d'un journaliste alors qu'il répond à une question lors d'une allocution dans le foyer de la Chambre des communes, à Ottawa, le mercredi 5 mars 2025.

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La Presse canadienne
La Presse canadienne

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, minimise la forte croissance du sentiment d'appartenance canadien au Québec que révèlent plusieurs sondages.

«Je ne suis pas sous l'impression que ça va durer tant que ça cette affaire-là», a déclaré mercredi M. Blanchet lors d'un point de presse dans le foyer de la Chambre des communes.

Selon lui, le président américain Donald Trump – qu'il traite au passage de «sans-dessein» – a «distillé la peur et l'inquiétude» avec tant de succès que «le Canada a sauté sur l'occasion» et amené des gens à «se rallier».

Or, M. Blanchet a dit croire qu'il ne s'agit pas là d'un patriotisme canadien, mais bien d'«un groupe qui travaille ensemble face à un adversaire commun».

«Le Québec n'a pas besoin de faire partie du Canada pour s'allier au Canada et au Mexique face aux États-Unis, a-t-il plaidé. Ça, c'est une autre légende. Le Danemark est un pays indépendant, puis il s'allie avec l'Europe pour faire face aux États-Unis. On n'a pas besoin d'être assujettis et serviles face à un autre pays pour porter notre voix ou s'allier avec lui.»

Et, bien que son parti ait beau se présenter comme la voix des Québécois à Ottawa, M. Blanchet a dit n'avoir «rien de plus canadien qu'avant».

«Je vais continuer à représenter ce que je crois être les intérêts du Québec dans l'espoir qu’ils se reconnaissent dans notre travail. Mais il faudra beaucoup plus, beaucoup plus que ça pour que je me sente même un petit peu canadien», a-t-il dit sourire en coin.

Au pays, les Québécois sont de plus en plus nombreux à se sentir fiers d'être Canadiens dans le contexte des agissements du président Trump sur les tarifs douaniers et sur une éventuelle annexion du Canada pour en faire le 51e État américain.

Un sondage Angus Reid réalisé les 2 et 3 février révélait qu'entre décembre et février, le pourcentage de Québécois qui se disaient «très fiers» ou «fiers» d’être Canadiens avait augmenté de 13 points de pourcentage, passant de 45 % à 58 %.

L'augmentation enregistrée au Québec a ainsi été supérieure à la hausse de la moyenne nationale, qui a quant à elle grimpé de neuf points, passant de 58 % à 67 %.

Le sondage avait également suggéré une hausse de la proportion de Canadiens qui affirment avoir un «profond attachement émotionnel au Canada»: elle est passée de 30 % à 45 % au Québec et de 49 % à 59 % dans l'ensemble du Canada.

 

Ce sondage avait été mené auprès de 1811 répondants. Comme il avait été réalisé en ligne, on ne peut lui assigner une marge d’erreur.

Quelques jours plus tard, un sondage de la firme Léger allait dans le même sens. Ainsi, 85 % des répondants se disaient fiers d’être Canadiens et 58 % qu’ils en sont même «très fiers» — le taux est de 46 % au Québec.

Le coup de sonde avait été réalisé auprès de 1590 adultes entre le 7 et le 10 février, soit dans les jours qui suivaient la menace d'abord avortée de tarifs contre le Canada. Il ne comporte pas de marge d'erreur puisqu'il ne s'agit pas d'un échantillon probabiliste.

En parallèle, le Bloc québécois a fortement baissé dans les intentions de vote après que le premier ministre Justin Trudeau a annoncé en début d'année qu'il céderait son poste, que la course à la direction au Parti libéral du Canada bat son plein et que le président Trump a multiplié les menaces.

«Je ne crains absolument rien parce que je vais avoir une campagne électorale au complet pour dire aux gens que, dans tous les scénarios, le Bloc québécois va défendre les intérêts économiques du Québec», a déclaré M. Blanchet en point de presse.

Le chef bloquiste a expliqué qu'en campagne, bien d'autres enjeux très caractéristiques du Québec vont exister en périphérie de ceux à caractère commercial, et que les électeurs vont «se reconnaître autant dans le Bloc québécois cette fois-ci et peut-être davantage». Il a cité notamment la langue, la laïcité, l'environnement ainsi que les arts et la culture.

«Moi, je vois plus de la volatilité. Et dans un contexte de volatilité, ceux qui vont apparaître comme les plus stables et les plus crédibles sont peut-être ceux qui vont s'en sortir gagnants», a-t-il poursuivi.

Le plus récent sondage Léger révélait que, au Québec, le Bloc a glissé à 28 % des intentions de vote contre 29 % pour les libéraux. Les conservateurs sont aussi à 29 % et les néo-démocrates à 7 %.

La chute bloquiste est d'autant plus forte lorsque les répondants se font offrir de voter pour le Parti libéral advenant qu'il soit dirigé non pas par M. Trudeau, mais bien par l'ancien banquier central et favori de leur course à la chefferie, Mark Carney.

Dans un tel cas, les libéraux récoltent 34 % des voix, les conservateurs 27 % et les bloquistes – qui étaient longtemps largement en avance – 25 %.

Ce sondage a été mené en ligne du 28 février au 2 mars auprès de 1548 répondants. Il ne comporte pas de marge d'erreur vu qu'il n'est pas probabiliste.

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La Presse canadienne
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