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Économie

Soutien aux entreprises dans la guerre tarifaire: Legault ne chiffre pas son aide

Le PM a invité les entreprises à s'adresser notamment à Investissement Québec pour les appuyer dans leurs projets.

Le premier ministre du Québec, François Legault, visite une usine à Saint-Georges, le jeudi 6 février 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Le premier ministre du Québec, François Legault, visite une usine à Saint-Georges, le jeudi 6 février 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Patrice Bergeron
Patrice Bergeron / La Presse canadienne

Le premier ministre François Legault n'a pas voulu chiffrer, jeudi, l'aide qui pourrait être consentie aux entreprises en cas d'imposition de droits de douane par l'administration Trump.

En mêlée de presse après une visite dans une usine d'ébénisterie à Saint-Georges, il a évoqué plusieurs scénarios sans s'avancer davantage.

Il a notamment fait allusion à une aide qui ressemblerait à celle qui s'est déployée durant la crise sanitaire. 

Parle-t-on de centaines de millions de dollars, de quelques milliards, alors que le gouvernement enregistre pourtant un déficit record de 11 milliards $?

«Il y a plusieurs scénarios, dépendamment de la hauteur des tarifs (américains) et de la durée des tarifs», a-t-il répondu laconiquement.

M. Legault a invité les entreprises à s'adresser notamment à Investissement Québec pour les appuyer dans leurs projets.

«C'est le moment d'en faire encore plus», a-t-il déclaré. 

«Il faut être vraiment accueillant, de toutes les manières financières possibles. Amenez-en des projets!»
- François Legault

Il a dit songer à des appuis aux entreprises qui se déploieraient en trois volets. 

D'abord, accorder des liquidités pendant deux ou trois mois aux entreprises exportatrices touchées par les droits de douane. 

Ensuite, encourager tous les projets de diversification des marchés. 

Enfin, créer des emplois dans d'autres secteurs que l'industrie manufacturière. 

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D'ailleurs, sa suggestion de requalifier les travailleurs manufacturiers pour construire des barrages d'Hydro-Québec a fait grincer des dents, mais jeudi, il a dit qu'il voulait «rassurer les entreprises manufacturières». 

François Legault a été sensibilisé en long et en large, jeudi, aux difficultés que pourraient rencontrer des entrepreneurs qui exportent aux États-Unis.

Il a visité Beaubois, à Saint-Georges, une vaste ébénisterie de 144 000 pieds qui manufacture des produits de qualité pour des clients importants, palais de justice, siège social de Ford, etc.

Lundi, le président américain Donald Trump a reculé à la dernière minute sur sa volonté d’imposer des droits de douane de 25 % aux produits canadiens et a donné un sursis de 30 jours au Canada. Avant ce désistement, le gouvernement fédéral avait indiqué son intention d'imposer des contre-tarifs à des produits américains. 

Le directeur des opérations de Beaubois, Stéphane Lesage, a mis en garde M. Legault contre les représailles que pourrait imposer le Canada.

Le dirigeant d’entreprise a rappelé qu’une partie de sa matière première, le chêne, provenait des États-Unis, donc il serait doublement frappé par l’imposition de droits de douane.

M. Legault lui a demandé s’il était possible d’augmenter ses ventes au Canada ou en Europe, mais il serait très complexe de livrer des produits sur mesure de Beaubois en Europe, selon M. Lesage.

«C'est plus difficile parce qu'on fait vraiment un produit sur mesure», a répondu M. Lesage. 

«Aller livrer en Europe, ça va être difficile. Aller au Canada, il faut voir comment on pourrait développer le marché canadien autrement, c'est une possibilité.»

M. Legault a fait savoir que son gouvernement avait la responsabilité d'avoir un «plan B, pour la période intérimaire, le temps de trouver d'autres marchés, si le marché américain se referme». 

Patrice Bergeron
Patrice Bergeron / La Presse canadienne