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Selon Vivre en Ville, cet outil permettrait de «freiner la flambée des prix des loyers en favorisant la transparence dans le marché locatif»
L’organisme Vivre en Ville a dévoilé jeudi un nouveau registre des loyers, un outil qu’il qualifie d’«incontournable» pour lutter contre la crise du logement.
Le registre des loyers sera prêt à être adopté par toute instance gouvernementale le désirant et a comme objectif de «freiner la flambée des prix des loyers en favorisant la transparence dans le marché locatif». Vivre en Ville estime toutefois que pour être réellement utile, l’outil devrait être «public, universel et obligatoire».
«Nous croyons que le registre des loyers peut être un outil précieux pour les gouvernements dans leur mission de protéger les locataires contre les hausses de loyer abusives et freiner l’inflation immobilière», affirme le directeur général de Vivre en Ville, Christian Savard.
Jeudi, un peu plus de 15 000 loyers étaient inscrits au registre.
Pour souligner la pertinence de sa plateforme, Vivre en Ville s’appuie notamment sur des données colligées à l’aide de deux sondages Léger Marketing, dont le plus vaste jamais réalisé sur la situation des ménages locataires au Québec, selon l’organisme.
Le sondage a été réalisé auprès de 5550 locataires québécois âgés de 16 ans ou plus et pouvant s’exprimer en français ou en anglais. Les données ont été collectées du 1er au 18 mars 2023.
Déménager, un pensez-y bien
Les données colligées par Léger Marketing indiquent que les locataires changeant d’appartement subissent une hausse moyenne de loyer de l’ordre de 19%. L’étude révèle que les locataires québécois sondés ont habité en moyenne 3,4 logements au cours des 15 dernières années.
Pas le choix de payer plus cher?
Les Québécois semblent toutefois résignés, alors que 32% d’entre eux admettent qu’ils accepteraient une hausse de loyer plus élevée que celle recommandée par le Tribunal administratif du logement (TAL), puisqu’ils estiment «ne pas avoir le choix».
D’ailleurs, seulement 6% des locataires sondés se sont tournés vers le TAL pour une fixation de loyer. Au total, 66% de ceux-ci ont obtenu gain de cause.
Au total, ce sont seulement 27% des locataires qui se voient devenir propriétaires dans les cinq prochaines années.
Montréal, plus chère qu’ailleurs
En moyenne, les répondants payent un loyer de 926$. Dans la région métropolitaine de Montréal, cette somme atteint 1015$, dans la région de Québec, 954$ et, à l’extérieur de ces deux zones, 780$.
Ce sont les locataires détenant un diplôme universitaire qui paient en moyenne les loyers les plus chers (1059$). Suivent ensuite ceux détenant une formation collégiale (929$). Ceux ne détenant aucun de ces diplômes payent en moyenne 831$.
Le registre des loyers de Vivre en Ville présente les informations suivantes concernant les logements recensés: l’adresse civique, le montant du loyer mensuel et l’année de référence. Pour s'inscrire, il faut également indiquer le nombre de pièces de son logis.
Parmi les acteurs supportant l’initiative, on retrouve la Ville de Laval, Centraide du Grand Montréal, la Direction de santé publique de Laval, la Ville de Rimouski, la Ville de Gatineau et l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant.
Par courriel, un chargé de projet affilié à Vivre en Ville a précisé que la Ville de Montréal n’avait pas collaboré à l’initiative, mais que «l’équipe de l’organisme était en contact avec la municipalité». Des représentants de la Ville seront toutefois présents au lancement du registre, qui aura lieu lors du congrès de la Fédération canadienne des municipalités, lequel se déroulera du 25 au 28 mai prochain.
Il est à noter que le projet de registre des loyers a reçu du financement dans le cadre du Défi d’offre de logement de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), et recevra du financement opérationnel de la part de Centraide et de la Direction de la santé publique de Laval.