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Québec solidaire promet une allocation pour les proches aidants qui pourrait aller jusqu’à 15 000 $ par année.
Les conditions de vie des aînés sont une «honte nationale», dénonce Gabriel Nadeau-Dubois, le chef parlementaire de Québec solidaire, qui a promis d'instaurer une nouvelle allocation pour soins à domicile.
Les récentes manchettes sur des cas de maltraitance dans les CHSLD démontrent pourquoi les aînés «ont peur de vieillir», déplore-t-il en conférence de presse à Gaspé, vendredi. «Je me promène sur le terrain et j'entends des phrases comme: ''moi je préférerais mourir que de finir en CHSLD''. J'entends ça presque chaque semaine sur le terrain. Ce n'est pas normal, moi, je n'accepte pas ça.»
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Candidat dans Gaspé, Dr Yv Bonnier Viger, directeur de la santé publique pour la Gaspésie, a dit qu'à 72 ans, il n'avait pas peur de vieillir en Gaspésie, car il se trouvait dans une situation privilégiée. «Quand je regarde l'ensemble de mes voisins, de mes voisines, qui parfois n'ont pas accès à l'ensemble des services nécessaires pouvoir se réaliser. Oui, je comprends qu'ils aient peur de vieillir.»
Québec solidaire promet de «doubler» les soins à domicile et d'instaurer une allocation pour les proches aidants qui pourrait aller jusqu'à 15 000 $ par année. La mesure représenterait un investissement de 380 millions $, selon les estimations du parti.
Trop de gens ont peur de vieillir au Québec.
— Gabriel Nadeau-Dubois (@GNadeauDubois) September 2, 2022
Les jeunes ont peur de vieillir à cause de la crise climatique. Les aînés ont peur de vieillir abandonnés en CHSLD. Et quand on voit les histoires d’horreurs qui s’y passent, je les comprends. C’est une honte nationale.
L'allocation serait modulée selon les besoins du proche aidant. M. Nadeau-Dubois a précisé que l'allocation ne sera pas qu'offerte aux personnes qui accompagnent un aîné, mais aussi aux autres proches aidants, comme ceux qui s'occupent d'une personne ayant un handicap, par exemple.
Le montant, qui varierait de «quelques centaines de dollars à 15 000 $», sera établi selon le nombre d'heures dont auront besoin les personnes aidées. Ce nombre d'heures serait déterminé par les CLSC. L'allocation ne serait pas imposable et serait universelle (pas de modulation selon le revenu).
Québec solidaire veut également «doubler» l'offre de soins à domicile, ce qui nécessiterait un investissement supplémentaire annuel de 750 millions $. Au total, les deux mesures représentent une dépense de 1,1 milliard $.
Un gouvernement solidaire mettrait aussi de côté le concept de maisons des aînés développé par le gouvernement Legault. Les chantiers déjà entamés seraient toutefois complétés. Le parti fera des annonces plus tard en campagne sur les investissements prévus pour améliorer la qualité de vie des gens en CHSLD.
Avec cette annonce, la caravane de Québec solidaire conclut sa tournée gaspésienne, entamée mercredi soir à Bonaventure. Après le point de presse, elle prend la route pour Rimouski.
Cet engagement survient alors qu'à la fin du mois d'août dernier, le Réseau FADOQ et le Conseil pour la protection des malades demandaient aux différents partis politiques de prendre des engagements clairs pour instaurer rapidement un système de soins à domicile pour tous les aînés qui en ont besoin, une solution pour désengorger les urgences, selon eux.
La pandémie a montré que le «système hospitalo-centré québécois ne tient plus la route» et les soins à domiciles doivent devenir «une priorité nationale», avait dit la présidente du Réseau FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman, lors d'une conférence de presse à Montréal.
Les deux organisations font valoir que les soins médicaux et infirmiers à domicile ont fait leurs preuves dans la majorité des systèmes de santé occidentaux et ils représentent la solution pour libérer des lits et réduire la pression sur les hôpitaux.
Québec solidaire veut accueillir plus de nouveaux arrivants au Québec. Le parti va proposer de relever les seuils d'immigration, une demande importante des milieux d'affaires, mais le chef parlementaire, Gabriel Nadeau-Dubois, va préciser quelle sera la cible plus tard dans la campagne.
Il a précisé que le seuil serait chiffré lors d'une mêlée de presse à Rimouski. «Nous, on l'a dit souvent dans les derniers mois qu'on était favorable à une augmentation des seuils d'immigration au Québec», a-t-il dit.
M. Nadeau-Dubois critique le bilan de François Legault en matière d'immigration, plus particulièrement la hausse de l'immigration temporaire qui n'est pas prise en compte dans les seuils d'immigration du gouvernement.
«Il a fait exploser l'immigration temporaire. Ça, il ne s'en vante pas. C'est une immigration précaire, qui s'intègre difficilement. Pas parce qu'elle ne veut pas s'intégrer, mais parce qu'elle ne peut pas s'intégrer.»
«Nous on va changer le modèle pour passer d'un modèle d'immigration précaire et fragile, à une immigration permanente, régionalisée et francisée en milieu de travail.»
Les intentions semblent rejoindre une des principales demandes du milieu des affaires. En juillet, les Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) demandaient de relever les seuils d'immigration jusqu'à 90 000 personnes par année au Québec.
Le gouvernement Legault a évoqué une cible de 50 000 personnes. Ce seuil serait idéal pour assurer l'intégration, affirme le gouvernement. Une affirmation contestée par Québec solidaire, le Parti libéral et les milieux d'affaires.
Cette année le gouvernement compte accueillir près de 70 000 immigrants, ce qui comprend la cible de 50 000, mais aussi un rattrapage pour les personnes qui n'ont pu venir au Québec en raison de la pandémie en 2020. Les libéraux, pour leur part, proposent de laisser ce chiffre à 70 000 en 2023, plutôt que de le ramener à 50 000.