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Lors de son interrogatoire, la Couronne a cherché à avoir plus de détails sur la soirée lors de laquelle il y aurait eu une présumée agression sexuelle.
Dans un courriel, l'ex-député Harold LeBel, qui fait face à un chef d'accusation d'agression sexuelle, affirme n'avoir «aucun souvenir» des événements qui lui sont reprochés parce qu'il avait trop bu.
La plaignante a poursuivi son témoignage au palais de justice de Rimouski, mercredi.
Voyez le récapitulatif de Laurence Royer au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
Dans un échange de courriels datant de février 2020, qui a été déposé comme preuve, M. LeBel affirme qu'il ne se souvient pas des événements qui lui sont reprochés.
«Lire ton mot me vire à l'envers. Je n'ai aucun souvenir de tout ça.[...] Je me souviens m'être réveillé à côté de toi en me demandant qu'est-ce que je faisais là. Voilà une soirée d'alcool que je voudrais n'avoir jamais connue.»
Il s'est tout de même excusé pour les agissements rapportés par la présumée victime dans un courriel précédent.
«Pardonne-moi cette soirée. Ceci est à 1000 lieux du respect et de la considération que j’ai pour toi», a-t-il écrit à la plaignante.
Lors de son interrogatoire, la Couronne a cherché à avoir plus de détails sur la soirée lors de laquelle il y aurait eu une présumée agression sexuelle.
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La procureure Manon Gaudreault a notamment demandé à la plaignante, dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication, les vêtements qu'elle portait le soir même, le plan de l'appartement, leur niveau d'intoxication à l'alcool ainsi que les sujets de discussions tenues entre les deux personnes.
La plaignante et M. LeBel auraient bu quelques verres le soir des événements, a répondu la plaignante.
Toujours selon son témoignage, l'accusé lui aurait fait des attouchements pendant environ cinq heures.
Aussi, la présumée victime a expliqué les raisons pour lesquelles elle n'a pas souhaité porter plainte immédiatement après les faits allégués. Ces dernières ne peuvent pas être révélées car elles sont protégées par une ordonnance de non-publication.
M. LeBel lors de son arrivée dans la salle de cour, mercredi. | Crédits photo: Martin Brassard pour Noovo Info
La plaignante aurait essayé d'oublier les événements survenus lors de ce séjour et en aurait parlé à ses amis.
«Je pense que ça m'affectait plus que je le pensais», a-t-elle confié avec émotions, mercredi. Après les événements allégués, elle a ajouté qu'elle ne voulait plus avoir affaire avec lui et avec cette histoire.
Pour expliquer au jury pourquoi elle a attendu plus de deux ans pour porter plainte, la plaignante affirme que l'arrestation d'André Boisclair pour agression sexuelle, au printemps 2020, a été l'élément déclencheur.
«Depuis deux ans et demi, je me suis trouvée lâche. D’encourager les femmes à dénoncer, mais à ne pas le faire moi-même», a-t-elle dit.
Quand elle a entamé ses démarches, elle a été rassurée aussi par le fait que l'ordonnance de non-publication protège son identité. C'était au même moment où le mouvement #MoiAussi, la question du consentement et les cas d'agression sexuelle déferlaient dans l'actualité.
La présumée victime a été contre-interrogée par l'avocat de la défense Maxime Roy, mercredi après-midi. Ce dernier lui a notamment posé des questions sur la nature de la relation entre la plaignante et l'accusé.
«Pourquoi elle n’a pas dormi à l’hôtel? Elle aurait pu se faire rembourser les frais par son employeur», a soulevé Me Roy durant son contre-interrogatoire.
La plaignante ne voyait «pas de problème» à dormir chez l'accusé. Elle pensait économiser de l'argent à son employeur.
La défense a tenté de lui faire ressortir certaines incohérences en comparant son témoignage à la déclaration faite aux policiers en 2020.
Me Roy a même suggéré que son souvenir était inexact, que M. LeBel ne l’aurait jamais touché cette soirée-là et qu'ils se seraient endormis collés. Ce que la présumée victime a réfuté. Il a également suggéré à la plaignante qu'elle inventait tout.
Jeudi, la Cour entendra le témoignage de la troisième personne qui était avec l'accusé et la plaignante lors de la soirée des événements.
À VOIR | Procès pour agression sexuelle: une épreuve pour les victimes
Avec les informations de Laurence Royer pour Noovo Info et Caroline Plante pour la Presse canadienne