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Politique

Monique Jérôme-Forget espère que le PLQ «va évaluer s'il y a une place pour lui»

Le Parti libéral du Québec doit «s’interroger» sur son positionnement sur l’échiquier politique, croit l’ancienne ministre des Finances du Québec, Monique Jérôme-Forget.

Le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay.
Le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay.
Thomas Laberge
Thomas Laberge / La Presse canadienne

Le Parti libéral du Québec (PLQ) doit «s’interroger» sur son positionnement sur l’échiquier politique, croit l’ancienne ministre des Finances du Québec, Monique Jérôme-Forget.

«On vit dans un monde de changements et le PLQ, j'imagine qu’il va évaluer s'il y a une place pour lui sur la scène québécoise», affirme-t-elle en entrevue avec La Presse Canadienne.

Monique Jérôme-Forget participera samedi aux célébrations pour souligner les 20 ans de l'arrivée au pouvoir des libéraux de Jean Charest. Elle a occupé plusieurs ministères sous la gouverne de celui qui a dirigé le Québec durant neuf ans.

Questionnée à savoir si le PLQ avait encore sa raison d’être, Mme Jérôme-Forget répond par l’affirmative. «Je serais très triste s'il ne l'avait pas, mais je lis beaucoup les journaux étrangers et je suis témoin de changements draconiens vis-à-vis les souhaits des citoyens», explique l’ancienne ministre.

Les taux d’appuis du PLQ chez les francophones sont anémiques. Selon elle, continuer comme si de rien n’était serait une erreur. «Quand vous avez si peu d'appuis d'une communauté importante, il faut s'interroger», lance Monique Jérôme-Forget.

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L’ancienne ministre croit que le groupe de relance mis en place par le parti pour repenser son identité va «rafraîchir» et «défendre» les valeurs libérales.

«Le PLQ a une conception trop absolutiste des droits et libertés»

Monique Jérôme-Forget n'est pas la seule qui croit que le PLQ doit faire un examen de conscience. L’ancien ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, Benoît Pelletier, pense que son ancienne formation politique doit «redécouvrir ses fibres nationalistes».

«Je trouve que le PLQ a une conception trop absolutiste des droits et libertés. Je pense que ça va demander un recentrage au cours des prochaines années», soutient-il en entrevue à La Presse Canadienne.

Selon M. Pelletier, les droits et libertés doivent être conciliés avec l’intérêt collectif.

Il pense également que le prochain chef libéral devrait incarner cette synthèse, mais reconnaît que la situation est difficile, car la Coalition avenir Québec occupe beaucoup le terrain nationaliste.

«Ça prend quelqu'un qui est capable de tenir un discours nationaliste avec conviction et pas seulement pour des fins électoralistes. En même temps, ça prend quelqu'un qui comprend bien le fédéralisme canadien», explique-t-il.

Les 20 ans de Jean Charest

Cinq cents personnes sont attendues samedi pour commémorer l'ascension au pouvoir de Jean Charest. D'anciens collaborateurs de M. Charest, des élus de différents paliers, des amis ainsi que des fonctionnaires seront présents.

Quatorze des 19 députés libéraux du caucus actuel seront également sur place, dont le chef intérimaire Marc Tanguay. L’ancien premier ministre prononcera un discours devant ses convives.

«Certaines réalisations du gouvernement Charest sont méconnues et c’est important de les rappeler [...] Il y a beaucoup qui a été fait sous ce gouvernement», dit M. Pelletier.

L’ancien ministre des Finances Raymond Bachand agira à titre de co-président d’honneur de l’événement avec la militante Karine Joizil.

Le 14 avril 2003, Jean Charest remporte un gouvernement majoritaire avec 76 députés à l’Assemblée nationale. Les libéraux ont gagné l’élection avec 46 % des voix face au Parti québécois et à l’Action démocratique du Québec.

Parmi ses réalisations, on retrouve notamment la création du marché du carbone, le Fonds des générations et le Conseil de la fédération.

Le règne Charest s’est terminé abruptement avec le printemps érable. La hausse des frais de scolarité décrétée par les libéraux a déclenché une importante mobilisation qui s’est soldée par la défaite des libéraux et la victoire du PQ en 2012.

Le gouvernement Charest a aussi été entaché par des allégations de corruption, même si aucune accusation n’a été portée contre l'ancien premier ministre.

Récemment, M. Charest a gagné sa cause contre le gouvernement du Québec qu’il accusait d’avoir rendu publics ses renseignements personnels. Québec devra lui verser 385 000 $.

Thomas Laberge
Thomas Laberge / La Presse canadienne