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«Nos maisons d’hébergement ont besoin d’un programme de financement adapté à leur réalité», a affirmé Maud Pontel, coordonnatrice générale de l’Alliance MH2.
Des organismes à la défense des victimes de violence conjugale souhaitent la mise en place d'un programme de financement pour le développement de maisons d'hébergement par le gouvernement de François Legault.
C'est ce qu'ont demandé d'une même voix l'Alliance des maisons d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale (Alliance MH2), le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale ainsi que la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, mercredi.
Voyez le reportage de Marie-Pier Boucher sur ce sujet dans la vidéo.
«Notre premier ministre nous dit qu’on ne doit pas mélanger les pommes, les oranges et les bananes. On le prend au mot: nos maisons d’hébergement ont besoin d’un programme de financement adapté à leur réalité», a affirmé Maud Pontel, coordonnatrice générale de l’Alliance MH2, en conférence de presse.
Selon eux, la Société d'habitation du Québec évalue actuellement les projets de maisons d'hébergement pour femmes en utilisant les mêmes critères que les projets de logements sociaux, ce qui, à leur avis, est «inadéquat, illogique et incompréhensible».
«Nos projets requièrent des éléments non négociables: sécurité accrue, lieux de vie communs et agiles (espaces d’hébergement et espaces d’intervention, accueil de femmes avec ou sans enfant, durabilité des aménagements, etc.). C’est indéniable que ça a un impact sur le coût des projets», a dénoncé Mme Pontel.
Ainsi, les organismes veulent un programme de financement adapté aux réalités du terrain.
Ils déplorent notamment l'existence du programme actuel qui forcerait l'arrêt de projets de maisons d'hébergement en Abitibi-Témiscamingue, à Montréal, à Québec et à Thetford Mines et qui viendrait en menacer d'autres comme celui dans les Laurentides.
Des subventions fédérales totalisant plusieurs millions de dollars seront perdues si elles ne sont pas utilisées, dit-on par voie de communiqué.
«Le développement de nouvelles maisons est essentiel pour répondre aux besoins et assurer la sécurité des femmes victimes de violence et leurs enfants. Les projets qui sont rejetés ou stoppés, ça envoie un très mauvais signal», a martelé Mylène Bigaouette, de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes.
Selon les organismes, il y a des conséquences «inquiétantes» pour les victimes de violence conjugale, notamment sur les services rendus, en raison de l'abandon de ces projets.
«Les impacts de la violence conjugale sur elle et ses enfants sont nombreux, cela requiert du soutien et de l’accompagnement, dans un lieu adapté et sécuritaire. Si elle croit ne pas pouvoir trouver les ressources dans sa communauté pour traverser ces épreuves, elle risque d’hésiter à dénoncer», a dit Louise Riendeau, du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
Appelé à réagir, le cabinet de la ministre responsable de l'Habitation, France-Élaine Duranceau, a reconnu que «les maisons d'hébergement de première et de deuxième étape jouent un rôle primordial pour protéger et accompagner les femmes vulnérables».
«Nous sommes conscients que les besoins sont grands. En collaboration avec la SHQ, nous soutenons les organismes pour que le développement des projets soit plus agile et plus efficace, notamment pour optimiser les coûts et assurer le succès des projets», a-t-on souligné par écrit.
Avec les informations de La Presse canadienne