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Économie

Lion Électrique prévoit de se placer à l'abri de ses créanciers

Ça sonne la fin pour le fabricant québécois d'autobus et de camions électriques...

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/ Noovo Info

Aux prises avec des difficultés financières importantes, Lion Électrique a annoncé mardi matin qu'elle prévoit de déposer une demande de protection contre ses créanciers.

Son objectif est de «restructurer ses activités et ses affaires financières», ainsi que de «mener un processus officiel de vente et de sollicitation d'investissements visant les activités ou les actifs de la société».

Officiellement, le fabricant québécois d'autobus et de camions électriques avait jusqu'au 30 novembre 2024 pour rembourser les prêteurs. L'entreprise avait reçu un délai jusqu'au 16 décembre pour se trouver des partenaires financiers afin de garantir la survie de l'entreprise. Ce délai était appliqué aussi à un autre prêt de plusieurs millions de dollars. 

«Puisqu'aucune solution de rechange ne s'est concrétisée et qu'aucune autre modification, concession ou renonciation n'a été obtenue, l'expiration de la période d'assouplissement des clauses restrictives, le rétablissement des clauses financières précédemment applicables aux termes de la convention de crédit renouvelable et l'échéance de la convention de prêt avec Finalta et la CDPQ le 16 décembre 2024 font en sorte que la Société est en défaut aux termes des modalités de la convention de crédit renouvelable, de la convention de prêt avec Finalta et la CDPQ et d'autres instruments d'emprunt prévoyant des dispositions de défaut croisé ou de déchéance du terme croisée, et que les prêteurs de la Société peuvent exercer leurs droits et demander le remboursement immédiat des sommes empruntées par la Société», a-t-on précisé par communiqué.

Par communiqué, l'entreprise affirme être actuellement en pourparlers avec ses «prêteurs de premier rang» afin d'obtenir des fonds supplémentaires.

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Plus tôt ce mois-ci, le président de Lion Électrique Nicolas Brunet a quitté son poste qu'il occupait depuis un peu plus d'un an, selon une déclaration de la société à la Securities and Exchange Commission des États-Unis datée du 1er décembre, a découvert Bloomberg. Le même jour, Lion électrique avait annoncé qu'elle allait licencier environ 400 de ses 700 employés et suspendre les travaux dans une usine située à Joliet, dans l'Illinois.

Aussi, Lion Électrique a vendu son centre d'innovation de Mirabel. Cette transaction avait été conclue avec Aéroport de Montréal pour 50 millions de $, «sous réserve de rajustements du prix d'achat et de conditions de clôture usuelles». Le bénéfice venant de cette vente servira à l'entreprise à rembourser ses dettes. Toutefois, cette transaction «n'aura pas d'incidence sur la situation de trésorerie et les liquidités à court terme de cette dernière», avait-on ajouté par communiqué.

Le gouvernement Legault a investi des dizaines de millions de dollars pour la pérennité du fabricant de véhicules lourds électriques. En 2023, Investissement Québec, le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction avaient prêté 98 millions $ à Lion Électrique. En mars 2021, Québec et le gouvernement fédéral avaient fait des prêts respectifs de 50 millions $. D'ailleurs, la ministre de l’Économie et de l’Énergie, Christine Fréchette, avait fait savoir que Québec était «prêt à remettre de l’argent» dans Lion Électrique, s’il y avait des joueurs privés impliqués.

Pour le moment, la négociation des titres de Lion sera suspendue aux bourses de Toronto et de New York.

Lion électrique a 2200 véhicules sur les routes en Amérique du Nord. Le carnet de commandes de l’entreprise en difficulté est actuellement garni d’une demande pour 1590 véhicules, dont 1455 autobus scolaires, pour une valeur approximative de 423 millions $, selon le porte-parole Patrick Gervais.

L’action de Lion électrique a déjà valu près de 35 dollars américains – soit environ 45 dollars canadiens – quelques mois après son entrée à la bourse de New York.

En date du 10 décembre 2024, l'action du constructeur québécois d’autobus et autres véhicules lourds électriques ne valait plus que 0,48 $. L’action de ce qui a déjà été considéré comme un fleuron de l’économie québécoise n’a plus valu plus de 1 $ depuis septembre dernier.

«Une catastrophe pour le Québec»

L’Association Internationale des Machinistes (AIM) a réagi mardi matin à l’annonce de Lion Électrique en affirmant dans un communiqué qu’une faillite de l’entreprise «serait une catastrophe pour le Québec», soulignant que la province est le seul endroit au pays à produire des autobus scolaires entièrement électriques.

«La prolongation du délai du 30 novembre au 16 décembre 2024 n’a pas suffi. Bien que la situation ne soit pas encore réglée, le temps presse. L’électrification des transports traverse des défis, mais c’est un secteur du futur», plaide Éric Rancourt, représentant de l’AIM-Canada pour le Québec.

 

Le syndicat souligne par ailleurs qu’il se mobilise actuellement pour soutenir ses membres et qu’il est ouvert à participer activement à un plan de restructuration et de relance avec les parties prenantes.

L’AIM interpelle également les gouvernements afin qu’ils interviennent rapidement «pour trouver des investisseurs qui assureront l’avenir de l’entreprise et de ses activités à Saint-Jérôme».

«Si Lion Électrique n'est pas repris par des investisseurs québécois, la fabrication de nos autobus scolaires électriques pourrait se déplacer hors du Québec. Il est essentiel de protéger et de développer cette expertise de pointe, car elle est déjà présente à Saint-Jérôme», a insisté M. Rancourt.

Avec des informations de Noovo Info et de La Presse canadienne

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/ Noovo Info