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Les Canadiens craignent maintenant plus Trump que l'inflation, selon un sondage

C'est dire à quel point la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis prend de la place dans votre quotidien.

Le président américain, Donald Trump, exhibe un de ses «décrets exécutifs» lors d'une session conjointe du Congrès au Capitole, le mardi 4 mars 2025 à Washington. LA PRESSE CANADIENNE/AP-Alex Brandon
Le président américain, Donald Trump, exhibe un de ses «décrets exécutifs» lors d'une session conjointe du Congrès au Capitole, le mardi 4 mars 2025 à Washington. LA PRESSE CANADIENNE/AP-Alex Brandon

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La Presse canadienne
La Presse canadienne

Un nouveau sondage suggère que la guerre commerciale avec les États-Unis est désormais la plus grande source de préoccupation politique des Canadiens, reléguant l'inflation au deuxième rang.  

Le sondage Léger, publié mercredi, indique que 28 % des répondants pensent que faire face aux droits de douane du président Donald Trump et à l'«agression des États-Unis» constitue actuellement «le principal enjeu auquel le Canada est confronté».

Le coût de la vie est tombé en deuxième place dans ce plus récent sondage — 21 % des Canadiens le classant comme le «principal enjeu» —, suivi des soins de santé et de l'accessibilité au logement, à 11 %. 

Depuis août 2022, c'est la première fois que l'inflation est détrônée comme principale source de préoccupation politique des Canadiens dans les sondages de la firme Léger.

Le sondage a été mené en ligne entre vendredi et dimanche derniers auprès de 1548 adultes canadiens. Comme le sondage a été réalisé en ligne, on ne peut pas lui attribuer une marge d'erreur, car l'échantillon n'est pas aléatoire.

Sébastien Dallaire, vice-président exécutif de Léger, a souligné que les Canadiens s'inquiètent toujours du coût de la vie, mais que la guerre commerciale en cours ajoute une nouvelle dimension à leurs craintes.

«Toute cette incertitude économique s’ajoute à ce qui était déjà un problème majeur pour les Canadiens qui s’inquiètent du coût de la vie», a-t-il déclaré.

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Le président Trump a mis à exécution mardi ses menaces répétées d’imposer des droits de douane sur les produits canadiens, entraînant une vague de droits de douane «de rétorsion» du Canada et déclenchant une guerre commerciale entre les deux voisins et partenaires.

L’administration Trump a réduit certains droits de douane mercredi, en offrant une exemption d’un mois aux constructeurs automobiles.

Selon Léger, ce sont les répondants du Québec (35 %) et les Canadiens de plus de 55 ans (39 %) qui étaient les plus susceptibles de classer les tensions avec les États-Unis comme le «principal enjeu auquel le Canada est confronté aujourd'hui». Ces cohortes mettent l'inflation à 19 % et à 11 % respectivement. 

En Ontario et dans les provinces de l'Atlantique, 27 % des répondants optaient pour les tensions commerciales avec les États-Unis, et autour de 20 % pour l'inflation. 

Les jeunes Canadiens et les Albertains continuent par contre de classer l'inflation comme leur principale source de préoccupation.  Les répondants qui seraient portés à voter pour les conservateurs ou les verts ont également exprimé plus d'inquiétudes à l'égard de l'inflation que de l'agression américaine. 

Ceux qui se sont identifiés comme électeurs libéraux et bloquistes ont mis par contre beaucoup plus l’accent sur la menace posée par l’administration Trump que sur l'inflation. Autour de 45 % de ces répondants ont placé l'agression américaine en tête de leur liste, contre environ 16 % pour le coût de la vie.

Changement de paradigmes pour les partis

Les libéraux ont comblé un écart considérable avec les conservateurs dans les intentions de vote depuis que le premier ministre Justin Trudeau a annoncé sa démission et que les menaces d’une guerre commerciale avec les États-Unis ont commencé à s’intensifier.

Des élections fédérales sont largement attendues ce printemps, après que le Parti libéral aura conclu sa course à la chefferie, dimanche.

M. Dallaire estime que les récentes élections ontariennes – que le premier ministre Doug Ford a convoquées plus tôt que prévu après avoir affirmé qu’il avait besoin d’un «mandat fort» pour faire face à Donald Trump – montrent que les politiciens peuvent gagner des appuis en s’opposant au président américain.

«Nous avons vu comment cela s’est passé lors des élections ontariennes. Trump est en tête des préoccupations de presque tous les Canadiens à ce stade-ci et il fait vraiment oublier toute autre nouvelle importante», a déclaré le sondeur. 

L'ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney, le favori présumé dans la course à la direction du Parti libéral, a déclaré que le Canada «ne s'inclinera pas devant un tyran» en réponse à la guerre commerciale. 

L'ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland, principale rivale de M. Carney dans cette course, s'est appuyée tout au long de sa campagne sur son expérience de négociatrice d'un accord commercial avec la première administration Trump. 

Dans un sondage Angus Reid publié mercredi, 43 % des Canadiens interrogés déclaraient que M. Carney serait la personne la mieux placée pour affronter le président Trump, tandis que 34 % optaient pour le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre. 

Angus Reid a déclaré que dans un scénario où Mme Freeland remporterait la course, elle devancerait de peu M. Poilievre comme la personne la plus digne de confiance pour affronter M. Trump — 36 % pour Mme Freeland contre 33 % pour M. Poilievre. 

En réponse aux droits de douane de mardi, M. Poilievre a indiqué que le Canada devrait approuver de nouveaux pipelines et réduire les taxes et les formalités administratives sur la construction résidentielle pour compenser l'impact de cette guerre commerciale. 

Selon M. Dallaire, les conservateurs doivent maintenant lier à la menace Trump leurs promesses de campagne de «supprimer la taxe carbone» et de réduire d'autres taxes. 

Toute proposition politique visant à réduire les impôts ou à proposer de nouvelles dépenses devra être présentée comme un outil pour «atténuer les impacts de ce qui vient des États-Unis», a-t-il déclaré.

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