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Économie

L'économie canadienne devrait «retomber sur ses pieds» en 2024, selon Deloitte Canada

Les difficultés économiques à court terme du Canada s'atténueront l'année prochaine, lorsque la croissance reviendra et que la Banque du Canada commencera à abaisser son taux directeur, selon une nouvelle prévision de Deloitte Canada.

Ritika Dubey
Ritika Dubey / La Presse canadienne

Les difficultés économiques à court terme du Canada s'atténueront l'année prochaine, lorsque la croissance reviendra et que la Banque du Canada commencera à abaisser son taux directeur, selon une nouvelle prévision de Deloitte Canada.

De meilleures perspectives américaines que prévu et une croissance démographique soutenue devraient contrebalancer une partie de la pression à la baisse attribuable à l'endettement élevé des ménages, à la montée en flèche des paiements d'intérêts et à une inflation obstinément persistante, a expliqué la société dans son dernier rapport sur les perspectives économiques, publié jeudi.

«Nous avons une économie qui se remet sur pied au premier semestre de l'année prochaine», a affirmé l'économiste en chef adjointe de Deloitte Canada, Dawn Desjardins, coautrice du rapport.

«La reprise s'accélérera au cours du second semestre de 2024, car c'est à ce moment-là que nous prévoyons que la Banque du Canada sera en mesure de s'éloigner des taux d'intérêt élevés avec lesquels nous vivons aujourd'hui», a-t-elle prédit.

Le rapport estime que le produit intérieur brut (PIB) augmentera de 1,0 % cette année et de 0,9 % l'année prochaine. Deloitte Canada avait prédit plus tôt que le PIB se contracterait de 0,9 % en 2023.

Les deux prochains trimestres s'annoncent toutefois difficiles pour l'économie canadienne, a souligné Mme Desjardins.

«L'économie canadienne est entrée dans une période difficile et la croissance sera probablement négligeable, a-t-elle indiqué. En fait, nous avons quelques trimestres négatifs dans les prévisions.»

Le ralentissement résulte de la lutte menée depuis plusieurs mois par la Banque du Canada contre une inflation élevée, ce qui a fait grimper la dette des ménages et les paiements d'intérêts. Selon l'économiste de Deloitte, cela se poursuivra à court terme.

Mme Desjardins a rappelé que le tiers des ménages canadiens avait un prêt hypothécaire, ajoutant qu'un nombre croissant d'entre eux décidaient de refinancer leur propriété alors qu'ils ont du mal à suivre leurs mensualités hypothécaires — une tendance qui devrait se poursuivre à l'avenir.

«Nous pensons que le marché immobilier continuera d'être relativement atone (à court terme)», a affirmé Mme Desjardins, ce qui devrait également affecter d'autres secteurs.

«Lorsque cela se produit, les gens n'achètent pas de biens durables comme des réfrigérateurs, des cuisinières et des machines à laver qu'ils achèteraient normalement lorsqu'ils achètent une nouvelle maison.»

Malgré la crise de l'abordabilité et de l'immobilier, Deloitte Canada a estimé que le renforcement du commerce américain et la croissance démographique au Canada semblaient aider le pays à éviter une récession plus profonde.

La population du Canada devrait augmenter de 2,7 % cette année. La seule autre fois où le pays s'est approché de ce type de poussée démographique était en 1971, où elle a augmenté de 2,2 %.

Des économistes suggèrent que la croissance démographique dépasserait la création d'emplois dans les mois à venir, le taux de chômage devant atteindre 5,9 % au début de l'année prochaine. Un recul des embauches entraînerait une hausse du chômage et, par conséquent, ralentirait les dépenses de consommation.

L'augmentation record de la population canadienne a également poussé Deloitte à recalibrer ses attentes en matière de dépenses de consommation. Le rapport suggère que la consommation réelle par habitant a chuté de 1,5 % au cours de la dernière année, ce qui correspond davantage à la baisse des salaires réels et aux taux d'intérêt élevés.

«Nous constatons enfin que les consommateurs prennent du recul, a déclaré Mme Desjardins. Les augmentations de taux de la banque mettent certains budgets à rude épreuve.»

Le rapport suggère que les dépenses de consommation augmenteront de 2,0 % cette année, mais ralentiront à un rythme de 1,2 % en 2024.

Deloitte Canada estime que le taux directeur de la banque centrale devrait reculer au niveau neutre de 3,0 % d’ici le milieu de 2025.

Pour le secteur des entreprises, le rapport indique que les perspectives d'investissement restent modérées à court terme, car les pressions sur les coûts et les incertitudes économiques minent la confiance des Canadiens.

Ritika Dubey
Ritika Dubey / La Presse canadienne