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Le télescope James Webb continue de préciser les confins de notre univers en offrant des images de son début, sa beauté et ses mystères d’une netteté inédite.
Le télescope James Webb (JWST) continue de préciser les confins de notre univers en dévoilant des images de son début, sa beauté et ses mystères avec une netteté inédite.
Plusieurs nouveaux clichés en couleurs et en haute définition ont offert de nouvelles informations scientifiques sur le cosmos et sa composition.
Des images «extraordinaires et d’une «très grande variété», s’est réjoui André Grandchamps, astronome et conservateur de la collection de météorites du Planétarium Rio Tinto Alcan lors d’une entrevue téléphonique. «Les images qui nous ont été présentées aujourd’hui sont à couper le souffle. Ça nous montre également tout le potentiel de JWST. On risque de faire beaucoup d’autres découvertes», ajoute l’expert.
«Ce télescope n'a pas de problème et a été bien conçu», s'esclaffe l'astronome en référence aux problèmes majeurs rencontrés par son prédécesseur Hubble, qui lors de sa mise en service n'arrivait pas à envoyer des images claires en raison d'un miroir mal installé sur terre.
Le président américain Joe Biden a eu l'occasion lundi d'exposer l'image de la région la plus éloignée jamais observée par l’humanité. Cette dernière montre l'amas de galaxies SMACS 0723 comme il était il y a 4,6 milliards d'années.
Crédit photo - NASA, ESA, ASC et STScI.
«Les galaxies bleues contiennent des étoiles, mais très peu de poussière. Les objets rouges sont enveloppés d’épaisses couches de poussière. Les galaxies vertes sont peuplées d’hydrocarbures et d’autres composés chimiques», avance l'Agence spatiale canadienne (ASC) au sujet de l'image de champs profonds.
Ces récentes données permettent, entre autres, de comprendre comment les galaxies se «forment, grandissent et fusionnent les unes avec les autres», en plus d'expliquer pourquoi certaines arrêtent dans certains cas de former de nouvelles étoiles.
Crédit photo - NASA, ESA, ASC et STScI.
Cette image est présentement la plus large captée par le télescope. Elle est composée d’au moins 150 millions de pixels et 1000 images distinctes ont été nécessaires pour constituer cette mosaïque.
«Voici le quintette de Stephan, un groupe compact de galaxies situé dans la constellation de Pégase. Le JWST a traversé le voile de poussière autour du centre de l’une d’elles pour révéler la vitesse de déplacement et la composition du gaz près de son trou noir supermassif», indique l'ASC.
Ces galaxies se trouvent à 290 millions d'années-lumière de notre planète, et ont été découvertes il y a 255 ans.
Crédit photo - NASA, ESA, ASC et STScI.
On aperçoit dans l'image ci-dessus la nébuleuse de l’Anneau austral, une étoile mourante expulsant du gaz et de la poussière. Cette dernière s’est placée en orbite avec une étoile plus jeune créant ainsi des turbulences qui influencent sa forme.
À noter que les points qui apparaissent sur la toile de fond sont des galaxies.
Ces images ont été choisies conjointement par un comité composé de représentants de la NASA, de l'Agence spatiale européenne (ESA), de l'ASC et du Space Telescope Science Institute.
Dans les autres découvertes du télescope le plus puissant jamais construit, celle de la composition de la géante gazeuse WASP-96b, qui est en orbite d'une étoile similaire au Soleil à 1150 années-lumière.
Crédit photo - NASA, ESA, ASC et STScI.
Le JWST a été en mesure de confirmer la présence d’eau et a pu repérer des «preuves de brumes et de nuages» non détectés jusqu’à maintenant.
C'est par ailleurs l'instrument canadien NIRISS (imageur et spectrographe sans fente dans le proche infrarouge) installé sur le télescope qui a permis cette avancée scientifique. Cet outil optimise notamment la recherche de planètes potentiellement habitables.
«Ce qu’on espère trouver [avec le JWST], ce sont des biosignatures dans l’atmosphère des exoplanètes », mentionne M. Grandchamps. « Ça nous permettrait de répondre à une question que plusieurs se posent depuis bien longtemps : “somme-nous seuls dans l'univers“», soutient l'expert. Bien qu'il ne s'agisse pas de vie évoluée, il «s'agirait d'un pas énorme» pour l'humanité. «Le télescope Webb pourrait nous permettre d'y répondre dans les prochaines années», conclu, M. Grandchamps.
Le Canada a aussi fourni le détecteur de guidage de précision (FGS). Cet instrument est en quelque sorte «l'œil» du télescope qui permet de cibler les objets d'intérêt et de faire la mise au point sur ceux-ci, précise Mme Ouellette.
La mission du JWST pourrait durer 20 ans.
Avec des informations de Frédéric Lacroix-Couture de la Presse canadienne
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