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Au bout de plusieurs années de construction, de reports d’échéance et d’onéreux investissements, François Legault, Justin Trudeau, Valérie Plante et de nombreux dignitaires ont inauguré le REM sur le trajet entre Brossard et Montréal.
Les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault, ainsi que la mairesse de Montréal, Valérie Plante, on inauguré le premier tronçon du tout nouveau Réseau express métropolitain (REM), vendredi, avant la mise en service officielle, prévue lundi.
Au bout de plusieurs années de construction, de reports d’échéance et d’onéreux investissements, le trio de dignitaires ont effectué pour une première fois le trajet entre les stations Brossard et Gare centrale. Plusieurs autres représentants de la classe politique, dont les ministres des Transports Pablo Rodriguez (au fédéral) et Geneviève Guilbault (au provincial), se sont joint à ce voyage inaugural.
«Je pense que ça va profondément changer la façon de voir le transport collectif au Québec», a déclaré François Legault lors d’un discours devant les dignitaires à Brossard, avant l’étrenne de la première antenne de cinq stations du REM.
Cette antenne, qui lie Brossard à la Gare centrale, sera ouverte gratuitement au public, samedi et dimanche entre 9 h et 19 h, avant la mise en service régulière de lundi. Des tests intensifs ont été menés depuis le début de la marche à blanc, le 28 juin.
CDPQ Infra, qui a mené le projet à terme, soutient que l'antenne Rive-Sud du REM offre un accès au centre-ville de Montréal en moins de 18 minutes, à partir de Brossard. Il est prévu que les voitures du REM soient en service tous les jours, 20 heures par jour. Une fois tous les tronçons du projet mis en service, le REM permettra de rejoindre les trois principales lignes du métro de Montréal.
«À l’heure de pointe, en auto, c’est 40, 50 minutes», a souligné le premier ministre Legault. Voilà qui va «améliorer la qualité de vie des citoyens», croit la mairesse Valérie Plante.
Voyez le discours de Mme Plante dans la vidéo qui accompagne ce texte.
Le premier ministre Trudeau s’est d’ailleurs réjoui de savoir que l’arrivée du REM permettra d’accroître la densité urbaine à Montréal, dans le contexte de la crise du logement.
Au cours des 12 derniers mois, il y a eu électrification complète des 16,6 kilomètres de l'antenne Rive-Sud, incluant sur la traversée du pont Samuel-De Champlain, pour mettre au monde le REM, un moyen de transport collectif 100% électrique.
Mais malgré les milliards de dollars investis dans le projet et les promesses de déplacements plus rapides, certaines personnes déplorent qu’elles devront passer plus de temps dans le transport en commun pour rejoindre leur destination.
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La construction du REM a commencé en 2018. L’échéance de la mise en service de l’antenne de la Rive-Sud du REM a été repoussée à quelques reprises, d’abord de l’été 2022 à la fin 2022, puis au printemps 2023, avant d’être fixée au 31 juillet 2023.
Qu’à cela ne tienne, le premier ministre Legault soutient qu’on a «réussi, dans un temps record, à réaliser ce projet-là».
Charles Émond, président-directeur général de CDPQ Infra, a cité – sans s’y limiter – la pandémie, qui a provoqué une pause forcée des chantiers en 2020, puis les enjeux liés à la guerre en Ukraine, pour expliquer les délais.
Le chemin a été «parcouru en un temps record», a répété M. Émond, et le «système est de très grande qualité, testé sous la neige, en période de verglas et de très grand froid».
Il y a cependant encore beaucoup à faire pour compléter la construction du REM, qui prévoit l'aménagement, au total, d'un réseau de 26 stations qui vise à relier sur 67 kilomètres à la fois le centre-ville de Montréal, la Rive-Sud, l'Ouest-de-l'Île, la Rive-Nord et l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau.
«C’est le plus gros projet de transport collectif des 50 dernières années», a constaté la mairesse Plante.
D'anciens politiciens qui ont contribué à lancer le projet étaient aussi sur place pour l'inauguration, dont l'ancien premier ministre du Québec, Philippe Couillard et l'ex-maire de Montréal, Denis Coderre.
«C'est un mélange de fierté et de gratitude», a commenté M. Couillard en entrevue avec La Presse canadienne.
«Je me promenais à Vancouver, et puis dans le SkyTrain, j'ai demandé: "Qui a fait cette chose formidable?" Ils m'ont dit que c'était la Caisse de dépôt et SNC Lavalin, alors comment (ça se) fait qu'on n'avait pas ça au Québec? Je suis revenu avec l'idée, et de là, la suite des choses est arrivée», s'est-il souvenu.
L'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) a présenté au début juillet le rapport final du comité chargé d'étudier le tracé du REM de l'Est, rebaptisé Projet structurant de l'Est (PSE). Le rapport, qui a fait l'objet de plusieurs fuites dans les médias au cours des derniers jours, propose un tracé entièrement souterrain, associé à une importante facture de 35,9 milliards de dollars.
Le gouvernement devra toutefois tenir compte de la «capacité de payer des Québécois» avant de donner le feu vert au projet, avertit la ministre Geneviève Guilbault.
Le premier ministre François Legault a jugé que ce projet à 36 milliards $ est «irréaliste».
«J'ai été très surpris du coût de 36 milliards $. J'ai mal avalé ma gorgée de café quand j'ai lu ça», avait-t-il lancé. «Définitivement, les Québécois n'ont pas la capacité de payer pour un projet de 36 milliards $.»
Voyez le récapitulatif d'Emmanuel Leroux-Nega ci-dessous:
Avec de l'information d'Audrey Bonaque et d'Émeric Montminy pour Noovo Info.