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La population des pygargues à tête blanche serait en hausse au Québec.
Si vous entendez ou vous voyez un pygargue à tête blanche, il est fort possible que vous pensiez immédiatement à nos voisins du sud. Le pygargue, ou bald eagle, est l’oiseau emblématique des États-Unis.
Cet oiseau de proie imposant peut mesurer jusqu’à 2,3 mètres d’envergure et niche sous nos latitudes.
Il était toutefois plutôt rare d’en observer ici jusqu’à récemment. Or, cet été, de nombreuses photos du pygargue à tête blanche sont partagées par des photographes et des ornithologues amateurs sur les réseaux sociaux. Philippe Moussette a pu croquer sur le vif plusieurs individus à la plage Jacques-Cartier, tout près de la marina de Cap-Rouge.
«Avant c’était très rare d’observer le pygargue à tête blanche, là on dirait que c’est plus commun, affirme le photographe. Il y a deux pygargues à tête blanche qui sont dans le même arbre depuis belle lurette (à la plage Jacques-Cartier).»
Noovo Info a d’ailleurs pu y observer un aigle percher dans un grand pin, à un jet de pierre du fleuve Saint-Laurent lors de son passage.
«Ce qui est bien intéressant, ajoute Philippe Moussette, c’est qu'à la tombée du jour, ou à la marée basse ou mi-basse, ils s’activent et vont chercher le poisson dans le fleuve.»
Mais la population est-elle bel et bien en hausse au Québec ?
C’est le cas selon le directeur scientifique à l’observatoire d’oiseaux de Tadoussac Jean-François Therrien. «C’est une espèce nordique, on voit l’espèce qui niche à nos latitudes. Avec les changements climatiques, c’est possible que les hivers plus doux et plus cléments permettent aux oiseaux de faire des migrations au sud», explique-t-il.
Crédit - Philippe Moussette | Courtoisie
D’autres facteurs sont cependant à considérer pour comprendre la bonne santé de l’espèce au Québec. «Il y a une combinaison de facteurs. L’espèce est moins persécutée, ce sont de gros oiseaux, on les voyait comme une menace avant. Et l’espèce a aussi été très affectée par la pollution, on parle du DDT, un pesticide utilisé à grande échelle dans les années 50 et 60. Depuis les lois qui interdisent l’utilisation du DDT, les populations font un retour en force.»
Si on ne connaît pas le nombre exact de pygargues à tête blanche qui ont élu domicile au Québec, on constate une augmentation du nombre d’individus chaque année.
«On suit les données aux observatoires d’oiseaux, mentionne le biologiste au Ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Jérôme Lemaître. On a fait une analyse sur les 20 dernières années, et on voit une augmentation des individus au Québec d’entre 3 et 15 % par année.»
Crédit - Philippe Moussette | Courtoisie
Quant à sa place dans l’écosystème, cet aigle est avant tout un pêcheur. «Ce n’est pas impossible qu’il y ait des interactions avec les animaux de basse-cour, nuance Jérôme Lemaître. Parce que c’est un snack gratuit, à quelque part !»