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À mi-parcours du programme Productivité innovation d’Investissement Québec (IQ), son grand patron, Guy LeBlanc, espère pouvoir investir beaucoup plus que l’enveloppe de 2,4 milliards $ initialement prévue.
À mi-parcours du programme Productivité innovation d’Investissement Québec (IQ), son grand patron, Guy LeBlanc, espère pouvoir investir beaucoup plus que l’enveloppe de 2,4 milliards $ initialement prévue.
Le bras financier du gouvernement du Québec a déjà réalisé 2 milliards $ d’interventions dans 688 projets d’une valeur totale de plus de 6 milliards $ dans le cadre du programme lancé en octobre 2020 afin de soutenir l’innovation et l’amélioration de la productivité des entreprises. Cette somme représente 84 % de l’enveloppe prévue de 2,4 milliards $ sur quatre ans.
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L’équipe d’IQ a également effectué quelque 3678 accompagnements afin d’aider les entreprises à réaliser un projet technologique.
M. LeBlanc veut déployer beaucoup plus que les 400 millions restants, a-t-il dit en entrevue. À mi-parcours d’un programme de quatre ans, M. Le Blanc croit que les sommes peuvent être déployées au même rythme pour atteindre un total de 4 milliards $.
Il aimerait toutefois aller encore plus loin. «Personnellement, j’aimerais qu’on dépasse le quatre milliards de dollars. Si ça peut devenir 6 milliards $, on va avoir les fonds.»
«Si on double, triple ou quadruple l’objectif, on va trouver le financement parce que l’augmentation de productivité, ce n’est pas seulement pour les entreprises, c’est la richesse collective et la compétitivité sur les marchés internationaux. C’est dans l’intérêt de tous de financer ces projets-là. Notre but, aussi, c’est de se faire rembourser», poursuit-il.
Une amélioration de la productivité
Les interventions d’IQ ont contribué à l’amélioration de la productivité des entreprises québécoises, croit M. LeBlanc.
Il rappelle que la précédente mouture du programme, de 2016 à 2020, s’appelait Manufacturiers innovants. Il avait une mission similaire, mais était concentré sur le secteur manufacturier.
De 2014 à 2019, le rythme de croissance en acquisitions et en installation de robots au Québec a dépassé la plupart des pays du G7 et la Chine, selon une étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), dévoilée jeudi et commandée par IQ.
En 2014, le Québec ne représentait que 7,5 % des installations totales de robots du secteur manufacturier canadien. Ce seuil est remonté à 20 % en 2019, un poids comparable à celui de sa population.
«Il y a du rattrapage qui s’est fait, a dit M. LeBlanc. Maintenant, le Canada n’est pas un premier de classe, si on veut exporter nos produits et être en compétition avec les meilleurs. On pense qu’avec le rattrapage effectué en 2020, qu’on serait capable de rattraper les meilleurs d’ici 2030.»
«On n’attendra pas 2030 pour les secteurs prioritaires, poursuit-il. L’aéronautique, c’est prioritaire pour nous. Les sciences de la vie, les ressources naturelles aussi. Les usines qui vont s’installer au Québec en transformation de minerais pour la filière batterie vont être des premiers de classe dès 2025-2026.»
L’étude ne couvre pas la période où le programme de Productivité innovation, le remplaçant de Manufacturiers innovants, était en vigueur. M. LeBlanc souligne toutefois que la productivité du travail a progressé plus rapidement au Québec entre 2018 et 2021, soit de 5,6 % durant cette période par rapport à 2,5 % au Canada à 1,5 % en Ontario, selon les données de Statistique Canada.
D’autres facteurs ont évidemment alimenté ces tendances. «On espère avoir le plus fort impact possible. Si c’est 10 % ou 50 %, je ne suis pas en mesure de le mesurer?»
La rareté de la main-d’œuvre est probablement le facteur économique qui a le plus incité les entreprises à moderniser leurs opérations pour être plus efficaces. «Quand on regarde le taux de chômage à 3,8 %, on n’a jamais atteint un niveau pareil.»
Pour le moment, la hausse des taux d’intérêt, qui rend plus coûteuse l’obtention de financement, ne semble pas avoir gâché l’appétit des entrepreneurs pour les projets d’investissement.
«On n’a pas encore vu ce ralentissement, mais on l’anticipe. L’année 2023 va être une année plus serrée un peu. (…) À nous d’être suffisamment proactifs pour les inciter tout de même à poursuivre.»