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L’objectif est de réduire le taux d’analphabétisme de 50 % d’ici 2030.
Le chef du Parti québécois, Paul St‑Pierre Plamondon, et son candidat dans René-Lévesque, Jeff Dufour Tremblay, ont annoncé mardi que la formation désire lance un vaste chantier pour améliorer la maîtrise du français si elle est portée au pouvoir lors des élections provinciales du 3 octobre 2022.
Des données avancées par le PQ indiquent que 19 % des Québécois de 16 à 65 ans sont analphabètes et 34,3 % éprouvent de grandes difficultés de lecture.
Le PQ souhaite ainsi mettre de l'avant une stratégie nationale de lutte contre l’analphabétisme qui sera accompagnée de l’implantation de différentes mesures et incitatifs pour améliorer la qualité du français des Québécois, jeunes et adultes.
L’objectif est de réduire le taux d’analphabétisme de 50 % d’ici 2030.
«Il faut mieux écrire et mieux lire le français, mieux communiquer en français, à tous les niveaux», a souhaité tout haut le chef du Parti québécois.
Avec sa stratégie nationale de luttre contre l'analphabétisme, le PQ propose de soutenir financièrement les gens qui s'engagent dans un processus d’alphabétisation.
Le Parti québécois s'engage aussi à augmenter les ressources professionnelles dans les écoles primaires et secondaires, et dans les centres de formation pour adultes et à lancer une vaste campagne de sensibilisation sur l’enjeu de l’analphabétisme, ses causes et ses conséquences. Le PQ prévoit aussi investir 100 M$ au cours de son mandat, advenant son élection, pour rapprocher les ressources des citoyens qui en ont besoin.
«On estime que les travailleurs qui ont de bonnes compétences en littératie et en numératie peuvent gagner deux fois plus que ceux ayant des lacunes en ces matières; or, il est très difficile, pour cette dernière catégorie, de trouver le temps, les outils et les moyens financiers de retourner à l’école pour se requalifier, par exemple. Et c’est sans compter l’embarras, la gêne et la peur du jugement. C’est donc à nous de prendre les devants et d’offrir un soutien adapté à ces personnes. Cela passe notamment par une compensation financière pour celles qui choisissent de s’engager dans ce processus, afin qu’elles n’aient pas à essuyer de grandes pertes de revenus», a déclaré le chef du Parti Québécois.
Le PQ veut d'ailleurs que la qualité de la langue prenne une place plus importante à l'école, dans tous les travaux scolaires, et s'engage ainsi à réserver une part obligatoire de la note finale à l'orthographe et à la qualité de la langue écrite.
Paul St-Pierre Plamondon a également promis une hausse des investissements de 460 M$ par année pour la mission des organismes, notamment ceux qui œuvrent en alphabétisation des adultes et la création d'un nouveau crédit d’impôt pour des cours de perfectionnement de l’usage de la langue française, tant à l’écrit qu’en lecture ou pour améliorer les aptitudes de communication.
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Statistique Canada publiait le 17 août 2022 sa plus récente analyse du recensement sur les langues. Le document dévoile que 6,6 millions de personnes pouvaient soutenir une conversation en français et en anglais en 2021 au pays. Le rapport indique également que 4 personnes bilingues sur 5 vivent au Québec (59,2 %) et en Ontario (23,1 %).
Le poids de l'anglais a continué de s'accroître au Canada et au Québec entre 2016 et 2021, la proportion de personnes dont la première langue parlée est le français ayant ainsi poursuivi son déclin.
Statistique Canada. rapporte que le pourcentage de Québécois parlant le français à la maison est passé de 79% à 77,5% depuis le précédent recensement de 2016.
Si le nombre de personnes utilisant la langue de Molière a augmenté, passante de 6,4 millions à 6,5 millions, la proportion que celles-ci représentent a toutefois diminué.
Les données démontrent que la proportion de personnes dont la première langue officielle parlée est le français a diminué dans toutes les régions du Québec, sauf Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine. La baisse est plus marquée au Nord-du-Québec (-3,6 points de pourcentage), à Laval (-3,0 points de pourcentage), à Montréal (-2,4 points de pourcentage) et en Outaouais (-2,4 points de pourcentage).
De nouvelles données ont par ailleurs récemment illustré une autre facette du déclin de la langue française au Québec. Un organisme lié à l'Université Laval a constaté que sur une période d'à peine deux ans, l'usage du français pour naviguer sur Internet a chuté chez les internautes québécois.
Une enquête NETendances rendue publique jeudi par l'Académie de la transformation numérique (ATN) indique que 64 % des adultes québécois utilisent le plus souvent la langue française pour naviguer sur Internet, une baisse de 12 points de pourcentage par rapport à la dernière enquête réalisée en 2020, qui établissait cette proportion à 76 %.
Aucune explication du phénomène n'a été avancée par l'Académie de la transformation numérique.