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Le parlement japonais a fait passer l’âge de consentement aux activités sexuelles de 13 à 16 ans, vendredi. Cet âge minimal était resté inchangé pendant plus d'un siècle et était parmi les plus bas au monde.
Le parlement japonais a fait passer l’âge de consentement aux activités sexuelles de 13 à 16 ans, vendredi. Cet âge minimal était resté inchangé pendant plus d'un siècle et était parmi les plus bas au monde.
Cette décision de rehausser l’âge du consentement sexuel faisait partie d’une refonte plus large des lois japonaises qui encadrent les crimes sexuels.
Le parlement ainsi également adopté une nouvelle loi visant à accroître la sensibilisation aux problèmes de la communauté LGBTQ+, mais certains groupes militants ont critiqué le texte puisqu’il ne garantit pas l'égalité des droits aux minorités sexuelles.
Ces réformes, qui ont pour but d’assurer une plus grande protection des victimes de crimes sexuels et d’imposer des sanctions plus sévères aux agresseurs, arrivent tard dans ce pays où les pouvoirs législatif et judiciaire ont longtemps été concentrés entre les mains des hommes.
Le Japon a révisé son code pénal sur les crimes sexuels pour la première fois en 110 ans en 2017. Une série d'acquittements dans des affaires d'abus sexuels et une augmentation du nombre d'images sexuelles prises de filles et de femmes sans leur consentement ont déclenché l'indignation du public, forçant les politiciens à se pencher sur la réforme actuelle.
Les changements promulgués vendredi font en sorte que les rapports sexuels avec une personne de moins de 16 ans seront désormais considérés comme un viol. Ils spécifient huit scénarios de «crimes sexuels sans consentement», un nouveau terme pour les rapports sexuels forcés, y compris l'agression sous l'influence de l'alcool ou de drogues, la peur ou l'intimidation.
Ils interdisent également la prise, la distribution et la possession d'images d'exploitation sexuelle sans consentement.
Au Canada, l’âge de consentement aux activités sexuelles est aussi de 16 ans. Dans certaines situations, il est toutefois plus élevé, notamment dans les cas où il existe une relation de confiance, d'autorité ou de dépendance.
Le délai de prescription pour les crimes sexuels a également été prolongé de cinq ans au Japon, passant à 10 ans pour les rapports sexuels non consentis. Ce crime est désormais passible de 15 ans de prison, tandis que le «voyeurisme photo» peut être puni d'une peine pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement.
Les changements législatifs ont été déclenchés en partie par une affaire à Nagoya dans laquelle un père qui avait violé sa fille de 19 ans a été acquitté. Un tribunal a tranché que même si la jeune femme n'avait pas donné son consentement, elle n'avait pas résisté avec force. Ce verdict a entraîné des manifestations partout au Japon.
Le Japon est le seul pays membre du G7 où il n’existe pas de protections juridiques pour les personnes LGTBQ+. Le soutien populaire au mariage homosexuel et à d'autres droits des minorités sexuelles a augmenté ces dernières années au Japon, mais l'opposition reste forte au sein du gouvernement du Parti libéral démocrate, connu pour ses valeurs conservatrices et sa réticence à promouvoir l'égalité des sexes et la diversité sexuelle.
La version finale de la loi qui concerne les personnes LGBTQ+ stipule que la «discrimination injuste» est inacceptable, mais n'interdit pas explicitement cette discrimination, au grand désarroi de certains groupes militants.
La pièce législative soutient que les conditions doivent être créées pour que «tous les citoyens puissent vivre l'esprit tranquille», ce qui, selon des militants, montre que le parti au pouvoir a donné la priorité aux préoccupations des opposants à l'égalité des droits par rapport aux droits des minorités sexuelles.
«Je suis profondément préoccupé par la façon dont la loi nous traite comme si notre présence menaçait le sentiment de sécurité des gens», a déploré Minori Tokieda, une femme transgenre.