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«Nous demandons aux tribunaux d’intervenir pour protéger le droit de grève des employés.»
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a déposé mercredi soir une requête auprès du Tribunal administratif du travail (TAT) reprochant à Renaud-Bray d'avoir utilisé des briseurs de grève lors des journées de grève exercées par les employés de ses succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale.
La CSN reproche ainsi à Renaud-Bray «d’avoir sciemment fait travailler des cadres embauchés après le début de la présente négociation collective».
Ce stratagème est interdit par l’article 109.1 du Code du travail relatif aux briseurs de grève, fait valoir l'organisation syndicale.
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La CSN accuse aussi Renaud-Bray «d'entraves et d'ingérence dans les affaires syndicales». Selon les dires de la CSN, le président du syndicat des employés aurait été expulser des lieux de travail à deux reprises au cours des dernières semaines.
«Il est extrêmement choquant de constater qu’une compagnie bien de chez nous puisse bafouer à ce point le cadre légal qui vient baliser les relations de travail au Québec», a déploré dans un communiqué la présidente de la CSN, Caroline Senneville. «Nous demandons aux tribunaux d’intervenir pour protéger le droit de grève des employés afin que nous puissions en arriver à un règlement négocié satisfaisant pour eux.»
Les 60 employés des succursales de Renaud-Bray de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale exercent une deuxième journée de grève consécutive jeudi. Ils avaient également débrayé les 22 et 23 novembre derniers.
La convention collective des employés est échue depuis le 31 décembre 2023. La CSN affirme que depuis le début de la négociation, en novembre 2023, une douzaine de rencontres ont eu lieu, les neuf dernières en présence d’une conciliatrice du ministère du Travail. Le 13 novembre dernier, les salariés ont adopté à 85 % un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.
Les salaires sont au cœur de la négociation actuelle. La CSN fait valoir que la vaste majorité des employés ne gagnent que 15 cents au-dessus du salaire minimum, «même si certains cumulent plus de 15 ans de service pour le même employeur».
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La partie syndicale réclame que le salaire d'embauche soit fixé à 1,15 $ au-dessus du salaire minimum pour les commis ainsi qu’à 1,40 $ de plus pour les libraires. Elle réclame aussi une progression salariale en fonction des années de service.
«Plus que jamais, nos collègues sont déterminés à améliorer leurs conditions de travail, il n’y a aucun doute là-dessus», a affirmé le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray–CSN, Jimmy Demers. «Renaud-Bray doit respecter son obligation de négocier de bonne foi. Ça fait plus d’un an qu’on négocie avec des gens qui n’ont pas de mandat pour nous répondre. Le cirque a assez duré.»
En août dernier, à la suite d'une plainte déposée par le syndicat, le Tribunal administratif du travail déclarait la direction des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale coupable d’avoir entravé les activités syndicales et d’avoir manqué à son obligation de négocier de bonne foi. Le tribunal reprochait à l’employeur ses nombreuses communications envoyées aux salariés «pour discréditer le syndicat», tout comme son attitude «intransigeante» à la table de négociation.