Début du contenu principal.
Il manque maintenant environ 13 500 militaires.
Depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, les Canadiens ont manifesté leur intérêt à joindre les Forces armées, mais l'organisation n'attribue pas cette hausse au nouveau président américain et à ses déclarations sur l'annexion du Canada comme 51e État.
Les Forces armées canadiennes ont reçu un millier de demandes de plus au cours du dernier mois qu'au cours du même mois en 2024.
Les responsables militaires affirment qu'ils n'auront pas de données avant un certain temps pour expliquer cette hausse.
L'armée s'efforce de modifier ses pratiques de recrutement et d'intégrer plus rapidement les recrues.
Les Forces armées canadiennes font face à une grave pénurie de personnel depuis plus de deux ans: il manque maintenant environ 13 500 militaires.
Mais la générale Jennie Carignan, cheffe d'état-major de la Défense, affirme que les chiffres se sont stabilisés et que l'armée est en voie d'atteindre son objectif de recrutement pour l'exercice financier en cours, fixé à 6496 nouveaux membres.
«Depuis mon premier jour en tant que cheffe d'état-major de la Défense, j'ai été claire: le recrutement est ma priorité numéro un», a-t-elle déclaré.
Ce revirement survient après trois années où plus de personnes ont quitté l'armée que de personnes se sont ajoutées – une tendance que le ministre de la Défense, Bill Blair, a décrite comme une «spirale de la mort» en mars dernier.
Selon Mme Carignan, il y a un gain net de 1300 membres cette année.
«Cela signifie plus que simplement changer la façon dont nous recrutons, cela signifie également changer qui nous recrutons», a-t-elle affirmé.
En décembre 2022, le gouvernement fédéral a annoncé qu'il permettrait aux résidents permanents de s'engager dans l'armée pour la première fois. L'intérêt a été immédiat, avec plus de 21 000 personnes qui ont postulé la première année.
Au cours de la dernière année, quelque 14 000 résidents permanents ont exprimé leur intérêt à rejoindre les Forces armées canadiennes. Environ la moitié d'entre eux ont terminé le processus d’embauche, mais seulement 455 ont réellement enfilé un uniforme. La grande majorité d'entre eux, soit 357, se sont enrôlés au cours des trois derniers mois seulement.
«Nous avons modifié notre politique, nous avons décidé d'accueillir des résidents permanents, mais nous n'avons pas mis en place les mesures nécessaires pour y parvenir», a soutenu Pascal Belhumeur, le commandant du Groupe de recrutement des Forces armées canadiennes.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada partage maintenant des informations qui permettront d'accélérer les contrôles de sécurité et les Forces armées ont mis en place un nouveau processus permettant aux candidats qui n’ont pas ce qu’elles appellent des «implications étrangères à haut risque» de faire partie du même processus que celui utilisé par les citoyens.
Un autre projet pilote mettra fin à l'interdiction générale de candidature des personnes souffrant de certains problèmes de santé, notamment l'asthme, l'anxiété, le TDAH et les allergies, et évaluera plutôt les recrues pour voir si elles sont «aptes à accomplir la tâche».
«Nous sommes en mesure d'accepter des personnes souffrant de toute une série de problèmes de santé différents», a déclaré le major général Scott Malcolm, médecin-chef de l'armée.
Depuis décembre dernier, les recrues commencent leur formation par une période probatoire pendant que leur processus d'habilitation de sécurité est toujours en cours.
Le test d'aptitude, vieux de plusieurs décennies, a été remplacé par un nouveau formulaire de candidature et un portail en ligne est en cours d’élaboration pour suivre le processus.
L'objectif est d'atteindre 71 500 membres des forces régulières et 30 000 membres de la réserve d'ici avril 2029.
Depuis son entrée en fonction il y a un mois, Donald Trump a menacé à plusieurs reprises le Canada d’importants tarifs douaniers et a pris pour cible les dépenses militaires du pays.
Il critique depuis longtemps l'incapacité du Canada à atteindre l'objectif de l'OTAN en matière de dépenses de défense, soit l'équivalent d'au moins 2 % du PIB.
Lorsqu’on lui a demandé si l'armée considérait les commentaires du président Trump sur l'annexion comme une menace pour la sécurité, Mme Carignan a répondu que «militairement, nous n'en sommes pas du tout là».
«La relation avec nos collègues militaires américains est très stable et très forte», a-t-elle ajouté.