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Des photos satellites montrent de nouvelles démolitions le long d'un sentier d'un kilomètre de large à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, selon une analyse de l'Associated Press et des rapports d'experts.
Des photos satellites montrent de nouvelles démolitions le long d'un sentier d'un kilomètre de large à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, selon une analyse de l'Associated Press et des rapports d'experts. Ces destructions interviennent alors qu'Israël a déclaré vouloir établir une zone tampon à cet endroit, malgré les objections de la communauté internationale, ce qui aurait pour effet de rogner encore plus sur les terres que les Palestiniens souhaitent pour y établir un État.
Les démolitions le long du chemin ne représentent qu'une infime partie des dégâts plus importants causés par la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui, selon une évaluation, aurait endommagé ou détruit la moitié de tous les bâtiments situés dans l'enclave côtière.
Les dirigeants israéliens ont indiqué qu'ils souhaitaient établir une zone tampon en tant que mesure défensive, ce qui, selon eux, permettrait d'éviter une répétition de l'attaque transfrontalière du Hamas du 7 octobre, qui a déclenché la guerre de près de quatre mois. Et ce, malgré les avertissements des États-Unis de ne pas réduire le territoire de Gaza.
Interrogée par l'AP, l'armée israélienne a refusé de répondre à la question de savoir si elle délimitait une zone tampon, se contentant de dire qu'elle «prend diverses mesures impératives nécessaires à la mise en œuvre d'un plan de défense qui permettra d'améliorer la sécurité dans le sud d'Israël». Toutefois, l'armée a reconnu avoir démoli des bâtiments dans toute la zone.
Un fonctionnaire du gouvernement israélien, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat pour discuter des délibérations internes en cours, a déclaré qu'une «zone tampon de sécurité temporaire» était en cours de construction. Il n'est pas clair si elle comprendra des barrières ou des étendues vides de terres surveillées.
Mais l'ampleur des démolitions remet en question le caractère temporaire de cette éventuelle zone tampon.
Gaza a une frontière de près de 60 kilomètres avec Israël et est adossée à la mer Méditerranée. La création de cette zone tampon amputerait l'enclave d'environ 60 kilomètres carrés, alors que sa superficie totale est d'environ 360 kilomètres carrés.
Dans la partie sud de la bande de Gaza, la plupart des terres de la zone tampon imaginée sont des terres agricoles qui jouxtent la vaste barrière frontalière d'un milliard de dollars construite sur le territoire israélien et qui les sépare du territoire. Mais près de la ville de Khirbet Khuzaa, où la frontière tourne vers le nord-ouest, c'est une autre histoire.
Les images satellite de Planet Labs PBC analysées par l'AP montrent des destructions importantes de bâtiments et de terrains rasés au bulldozer dans une zone d'environ 6 kilomètres carrés. À un peu plus de 4 kilomètres au nord, des terres agricoles ont été transformées en terre nue à l'endroit où se situerait la zone tampon potentielle.
Plus au nord, on trouve une zone située dans le camp de réfugiés de Maghazi, au centre de Gaza. Là, des réservistes israéliens qui préparaient des explosifs pour démolir deux bâtiments près de la frontière israélienne ont été tués en janvier lorsqu'un militant a tiré une grenade propulsée par fusée sur un char d'assaut situé à proximité. L'explosion a déclenché les explosifs, faisant s'effondrer les deux bâtiments de deux étages sur les soldats, tuant 21 d'entre eux.