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«La politique monétaire fonctionne [...] Elle ne le fait pas parfaitement, rapidement ni sans peine. Mais elle fonctionne.»
Malgré les difficultés financières de nombreux Canadiens résultant de l'inflation et des hausses du taux directeur, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, soutient que la politique monétaire «fonctionne».
De passage à Montréal pour livrer un discours devant le Conseil des relations internationales, M. Macklem a indiqué que «les cibles d’inflation sont maintenant en vue. Et on devrait s’en approcher encore plus cette année».
Cette «cible» est un taux d’accroissement d’indice des prix à la consommation de 2%, soit le point médiant de la fourchette allant de 1% à 3%. Rappelons qu’en juin 2022, l’inflation avait atteint 8,1%, pour finalement s’établir à 3,4%, en décembre 2023.
Il ajoute que «l’économie n’est pas en crise», mais qu’il s’agit plutôt «d’une transition difficile».
Lors de sa dernière mise à jour, le 24 janvier, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 5%. Les dirigeants de la Banque avaient indiqué qu’ils s’interrogeaient à présent sur «la durée pendant laquelle le taux doit rester au niveau actuel».
Toutefois, la banque centrale n’exclut pas d’introduire de nouvelles hausses au besoin. Plusieurs facteurs «volatiles», comme les conflits en Europe et au Moyen-Orient, ainsi que les prix du pétrole et du transport mondial, rendent plus complexe un retour à la cible du 2%.
Dans ce contexte, le Conseil de direction de la Banque du Canada a jugé «qu’il faut plus de temps pour que la politique monétaire puisse faire son travail».
«On verra!», répond le gouverneur de la Banque du Canada à une question au sujet d’une baisse du taux directeur en juillet.
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) February 6, 2024
«Taux ont été très bas pendant 12 ans, avant la pandémie. On ne reviendra pas à ça», dit-il.@NoovoInfo pic.twitter.com/2QeoHBWhOb
De retour au discours du gouverneur: malgré l’influence positive que puisse avoir la politique monétaire sur l’économie au sens large, la banque centrale ne peut pas tout faire.
«Elle ne peut pas cibler des groupes ou des secteurs en particulier. On ne peut pas hausser le taux directeur au Québec et le baisser dans les Maritimes, explique M. Macklem. On ne peut pas faire augmenter les rendements pour les épargnants et réduire le coût du capital pour les entreprises qui veulent investir.»
Changer «un seul taux d’intérêt» dans tout le système fait débouler une «réaction en chaîne» ayant un effet sur l’inflation, ajoute M. Macklem.
La Banque du Canada est toutefois limitée. Le gouverneur cible notamment les questions de l’abordabilité du logement, l’atteinte de la cible de l’inflation de 2% de manière mensuelle, ainsi que la croissance économique à long terme.
Sur la question du logement, M. Macklem a ajouté que «oui, la politique monétaire a un effet important sur le logement parce que l’immobilier est un secteur sensible aux taux d’intérêt [...] Mais elle ne peut pas régler des problèmes structurels de longue date .» Pour lui, il s'agit avant tout d'un problème d'offre insuffisante.
Lors de la période de questions, tous les journalistes voulaient en savoir plus sur les enjeux immobiliers. Mais le gouverneur reste catégorique: «notre mandat est de s’attaquer à l’inflation, pas au logement».
La prochaine mise à jour de la banque centrale aura lieu le 6 mars.