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Les quatre ressortissants indiens voyageaient au Canada avec un visa de tourisme, a déclaré lundi un responsable de la police de leur État d'origine.
Les quatre ressortissants indiens dont les corps figuraient parmi les huit cadavres extraits du fleuve Saint-Laurent la semaine dernière voyageaient au Canada avec un visa de tourisme, a déclaré lundi un responsable de la police de leur État d'origine.
Huit personnes — quatre originaires d'Inde et quatre d'origine roumaine — sont mortes en tentant de traverser illégalement les États-Unis depuis le Canada, via le territoire mohawk d'Akwesasne, qui chevauche la Montérégie, l'Ontario et l'État de New York.
Achal Tyagi, surintendant de la police de la ville de Mehsana, dans l'État du Gujarat, dans l'ouest de l'Inde, a confirmé à La Presse Canadienne que les quatre Indiens décédés la semaine dernière étaient des membres de la famille Chaudhari: le père, Praveenbhai Chaudhari, 50 ans, la mère, Dakshaben, 45 ans, leur fils, Meet, 20 ans, et leur fille, Vidhi, 23 ans.
M. Praveenbhai était un agriculteur, a précisé le surintendant Tyagi, ajoutant que la famille était originaire du district de Mehsana, qui compte environ 1,8 million d'habitants. La police indienne a ouvert une enquête et elle a rencontré lundi des membres de la famille Chaudhari, a-t-il mentionné.
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«Ils étaient au Canada depuis deux mois. Et ils étaient partis d'ici avec un visa canadien» (de tourisme), a-t-il déclaré dans une entrevue téléphonique depuis le Gujarat. «Mais on ne sait pas exactement ce qui s'est passé au Canada et pourquoi ils se rendaient aux États-Unis.»
La police est en liaison avec l'ambassade du Canada en Inde et la Gendarmerie royale du Canada, a aussi souligné M. Tyagi. L'enquête en est à ses débuts et peu de nouveaux détails étaient connus lundi, a-t-il dit.
«En ce moment, l'information dont nous disposons est que (cette) famille était allée au Canada avec un visa touristique. Et ils voyageaient seulement au Canada. Ils parlaient également aux membres de leur famille (en Inde). C'est ce que certains membres de la famille nous ont dit. Alors, attendons de voir», a ajouté M. Tyagi. «Une fois que plus de détails apparaîtront, on pourra avoir une image plus claire.»
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Les Chaudhari sont au moins la deuxième famille du Gujarat qui est morte en essayant d'entrer illégalement aux États-Unis depuis le Canada au cours des 18 derniers mois. En janvier 2022, quatre membres de la famille Patel étaient morts de froid au Manitoba. Leurs corps avaient été retrouvés à quelques mètres de la frontière, près d'Emerson. Trois personnes en Inde ont été accusées dans cette affaire, tandis qu'un homme de Floride est jugé au Minnesota pour trafic d'êtres humains.
Pendant ce temps, à Akwesasne, il n'y avait toujours aucun signe lundi de l'homme porté disparu dont le bateau a été retrouvé près de l'endroit où les corps des huit migrants ont été retirés du fleuve.
La police mohawk d'Akwesasne est à la recherche de Casey Oakes, âgé de 30 ans, depuis jeudi dernier. Les policiers ont retrouvé les corps des victimes alors qu'ils recherchaient toujours M. Oakes dans les eaux du fleuve.
M. Oakes a été vu pour la dernière fois mercredi soir aux commandes du bateau sur le territoire mohawk, mais la police n'a établi aucun lien direct entre lui et le décès des migrants.
En début de soirée, lundi, le corps policier a publié un communiqué dans lequel il a confirmé n'avoir aucune nouvelle information à partager au sujet de M. Oakes. Les recherches reprendront mardi avec la collaboration de la Sûreté du Québec et de la Police provinciale de l'Ontario.
La police a révélé que les huit victimes appartenaient à une famille d'origine roumaine et une autre d'origine indienne. La police mohawk avait identifié samedi deux des migrants: Cristina (Monalisa) Zenaida Iordache et Florin Iordache, 28 ans. Florin Iordache était porteur de passeports canadiens pour leurs deux jeunes enfants de un et deux ans, qui figurent aussi parmi les victimes.
La famille roumaine vivait en banlieue de Toronto. Le prêtre de l'église orthodoxe roumaine All Saints, à Scarborough, a affirmé lundi que la communauté avait prié notamment pour cette petite famille lors d'un office ordinaire de commémoration des défunts, en fin de semaine.
Le père Emanuel Țencaliuc a aussi indiqué en entrevue lundi que les deux enfants du couple avaient été baptisés dans son église en juin 2022. «Une jeune famille, calme, timide, a raconté le prêtre. Il semble qu'ils voulaient fréquenter l'église et appartenir à la communauté.»
Un ami de Florin Iordache a déclaré lundi que la famille risquait d'être expulsée du Canada. Cet ami, qui ne voulait pas être nommé par crainte de représailles de l'Immigration, a indiqué que dans les jours précédant la tragédie, M. Iordache cherchait frénétiquement un avocat, après s'être vu refuser l'autorisation de rester au Canada.
Selon le dossier en ligne de la Cour fédérale, une personne correspondant au nom de Florin Iordache et une autre personne, Monalisa Budi, avaient demandé le 10 mars dernier une révision judiciaire d'une évaluation des risques avant renvoi. Immigration Canada mène une évaluation pour s'assurer que la personne n'est pas déportée dans un pays où elle risquerait d'être torturée, persécutée ou tuée.
Dans un échange sur Facebook, son ami, un résident de Toronto et membre de la communauté roumaine, a demandé pourquoi les autorités de l'immigration chercheraient à expulser M. Iordache, qui avait deux enfants nés au Canada et occupait des emplois dans la construction et le nettoyage.
«Il était heureux ici», a-t-il soutenu, ajoutant que la communauté roumaine essayait de recueillir des fonds pour aider à ramener les corps à leurs familles, qu'il a décrites comme à faible revenu.
Les deux familles sont décédées moins d'une semaine après que le Canada et les États-Unis ont modifié un accord d'immigration qui empêche les personnes de l'un ou l'autre pays de traverser la frontière pour présenter une demande d'asile.
Ce changement modifie en fait l'Entente sur les tiers pays sûrs, afin qu'elle couvre aussi les points d'entrée non officiels le long de la frontière de 9000 kilomètres.
De passage à Val-d'Or, lundi, le premier ministre Justin Trudeau a réitéré que la mort des deux familles était une tragédie incommensurable. Mais il a averti qu'il était trop tôt pour dire si le nouvel accord canado-américain avait encouragé ces migrants à essayer de passer illégalement aux États-Unis.
M. Trudeau a souligné que le Canada accueillait plus d'immigrants que jamais, mais qu'il fallait le faire «de façon responsable» pour éviter que des gens se mettent en danger.